CH.FILM

Sauvages! Suisse 2023

Critique du film

Un cri d’amour à la nature

Critique du film: Marine Guillain

Huit ans après «Ma vie de Courgette», sensation de la Quinzaine des réalisateurs en 2016, le réalisateur valaisan Claude Barras est de retour sur la Croisette avec son second long métrage en stop motion.

Jeune fille qui ne mâche pas ses mots, la jeune Kéria vit avec son père sur l’île de Bornéo, à la lisière de l’immense forêt tropicale. Un jour, elle voit une maman orang-outan se faire tuer sous ses yeux. Kéria récupère son bébé, qu’elle appelle Oshi. Alors qu’elle prend soin du petit singe, son cousin Selaï vient trouver refuge chez eux pour fuir le conflit qui oppose sa famille à des compagnies forestières qui veulent détruire la jungle. Accueilli sans enthousiasme par sa cousine, à l’école, Selaï est moqué et se fait traiter de «Sauvage». Il décide de fuguer pour retourner chez lui, entraînant Oshi et Kéria à sa suite. Dans la jungle, alors que Kéria renoue peu à peu avec ses racines, le trio va devoir affronter ceux qui coupent les arbres…

Tourné entre mars et septembre 2023 dans un dépôt de 2'500 m2 à Martigny, et présenté en séance spéciale à Cannes, «Sauvages» a été chaleureusement applaudit par le public. Le long métrage d’1h20 sera aussi en compétition au Festival d’Annecy, qui se déroulera au début du mois de juin. Conte familial et fable écologique, le film aborde ainsi les thèmes de la transmission entre les générations et de la déforestation. Le peuple Penan, duquel s’inspire directement Claude Barras et avec qui il a passé plusieurs semaines en immersion, s’est associé à l’écriture du scénario.

Ayant passé une journée sur le tournage à découvrir la création de ce fabuleux film d’animation en septembre dernier, l’excitation est à son comble lorsque le film démarre. Dieu, que ça passe vite! Alors que nous avons vu un animateur travailler plusieurs heures sur le trio de personnages qui marche sur un tronc d’arbre pour traverser une cascade, la scène est envolée en quelques secondes. Sachant désormais ce qui se passe en coulisses, on admire chaque petit mouvement, chaque tenue vestimentaire et accessoire réalisés en stop motion, chaque décors et effets spéciaux ajoutés en post-production par le département du compositing… Le travail sonore est tout aussi impressionnant, donnant encore plus de puissance à cette forêt ancestrale qui semble fourmiller de vie. Et puis tous ces détails techniques s’oublient, pour que seule l’histoire de «Sauvages» nous emporte, splendide récit écologique et poétique, teinté de pointes d’humour toujours bien amenées.

(Cannes 2024)

24.05.2024

4.5

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