Sur le tournage de «Sauvages!», nouveau film en stop-motion de Claude Barras

Le Valaisan Claude Barras a bouclé cet automne le tournage de son second long métrage d’animation, «Sauvages!». Après le foyer de «Ma vie de Courgette», direction la jungle de Bornéo.

(Un reportage de Marine Guillain)

Sorti en 2016, «Ma vie de Courgette» avait connu le succès aux festivals de Cannes et d’Annecy, puis dans les salles, avant de rafler deux César et d’être nommé aux Oscars en 2017. Cette même année, Claude Barras esquissait déjà les premiers dessins de «Sauvages!» : son deuxième long métrage, mais le premier dont il signe le scénario original («Ma vie de Courgette» avait été écrit par Céline Sciamma). Pour cette histoire, le cinéaste valaisan s’est inspiré de l’activiste écologiste bâlois Bruno Manser, parti vivre dans la jungle malaisienne et ayant combattu corps et âme contre la déforestation.

En 2018, Claude Barras part ainsi en repérages à Bornéo et s’immerge parmi le peuple Penan. C’est là-bas que son scénario se peaufine: «Sauvages!» racontera l’histoire de Kéria, une jeune fille de la ville qui a grandi seule avec son père, après la mort de sa mère. Sa rencontre avec Oshi, un petit orang-outan, va la pousser à retrouver ses racines dans la forêt malaisienne. Au casting vocal, on retrouve Michel Vuillermoz, qui faisait la voix du policier dans «Ma vie de Courgette», ainsi que Benoît Poelvoorde et Laetitia Dosch.

Sur le tournage de «Sauvages!»

Le tournage s’est déroulé de mars à septembre 2023, dans une ancienne usine de Martigny. Seize plateaux de tournage étaient répartis sur 2000 m², permettant de tourner plusieurs scènes simultanément, avec l’objectif de produire environ quatre secondes par jour par animateur ou animatrice. Deux semaines avant la fin du tournage, Cineman a pu se glisser dans les studios pour observer le travail d'orfèvre de l’équipe du film.

Sur la vidéo, on découvre ainsi l’animateur Elie Chapuis qui s’apprête à tourner une séquence avec les trois marionnettes principales de «Sauvages!»: Kéria, son cousin Selaï et le singe Oshi. Alors qu’ils traversent un tronc d’arbre pour franchir une rivière, un ours surgit et effraie Kéria. Il s’agit donc de bouger bouche, yeux et sourcils pour donner une expression de peur, ainsi que de créer un mouvement de fuite. Elie bouge ainsi la marionnette de quelques millimètres entre chaque photo, afin de créer le mouvement magique et vivant qui se verra à l’écran.

La cascade et la rivière ont été filmées séparément et seront assemblées en post-production. La scène est donc tournée devant un fond bleu - et non un fond vert, puisque l’essentiel du décor est constitué de végétation.

Le tournage terminé, l’heure est désormais au travail de post-production. L’objectif est que le film soit prêt avant le printemps et, qui sait, d’avoir des chances d’être sélectionné au Festival de Cannes ou à celui d’Annecy. La sortie en salles, elle, est prévue pour octobre 2024.

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