Arthur Penn: mort d'un cinéaste de génie

Arthur Penn, cinéaste-phare des années 60 et 70.

Si Arthur Penn n'est pas forcément connu des jeunes générations et si son nom n'est que trop rarement – quelle injustice! – cité parmi les plus grands cinéastes de l'histoire, il n'en demeure pas moins l'auteur de plusieurs chefs-d'oeuvre indiscutables.

Pour s'en rendre compte, il suffit de jeter un oeil à sa carrière absolument exceptionnelle: Arthur Penn a dynamité les règles du western en dressant le portrait d'un Billy The Kid psychologiquement instable dans The Left Handed-Gun (1958), en signant Little Big Man (1970), un des premiers films où les indiens étaient décrits autrement que comme des sauvages (James Cameron a d'ailleurs allègrement pompé sur ce film pour son Avatar), ou encore en mettant en scène un atypique mais somptueux duel opposant Jack Nickolson à Marlon Brando (photo) dans Missouri Breaks (1976).

A ces oeuvres uniques et sublimes s'ajoutent le sympathique Mickey One (1964) fortement influencé par la Nouvelle Vague française, le sensible hymne aux hippies Alice's Restaurant (1969), l'inoubliable classique Bonnie and Clyde (1967), qui avec Easy Rider, représente une pierre milliaire de l'histoire du 7e Art et qui a permis dans les années 70 aux Scorsese, Coppola, Altman et autres Cimino de «prendre le pouvoir à Hollywood pour y tourner des films ambitieux et intelligents.

Et que dire des sublimes Four Friends (1981) et Night Moves (1975) si ce n'est que ces deux films n'ont pas pris une ride et s'avèrent toujours aussi bouleversants. Enfin, s'il ne fallait choisir qu'un seul film d'Arthur Penn, autant prendre The Miracle Worker, un chef-d'oeuvre dans lequel une institutrice spécialisée est chargée de l'éducation d'une fillette sauvage et coupée du monde, car aveugle, sourde et muette.

Arthur Penn est mort le 28 septmebre 2010 à New York, à l'âge de 88 ans.