Kritik15. Januar 2021

«Your Honor» - Bryan Cranston dans une série mafieuse hypertendue

«Your Honor» - Bryan Cranston dans une série mafieuse hypertendue
© Skip Bolen/Showtime

L’adaptation de la série israélienne «Kvodo», «Your Honor» est une série qui mérite une pluie d’éloges pour sa rigueur, sa dramaturgie, même si elle met du temps à se dessiner, et surtout un Bryan Cranston irrésistible.

Un «hit and run» comme disent les anglophones. Mais derrière ce malheureux accident, cette fois-ci, c’est un effet domino qui va s’amorcer. Le juge Michael Desiato (Bryan Cranston) voit sa carrière prendre un sérieux coup sur la cafetière quand son fils est reconnu coupable d’un délit de fuite. Mais le jeune freluquet a quitté les lieux, laissant sur l’asphalte rougi par l’hémoglobine, le mourant Rocco Baxter (Benjamin Wadsworth), fils de Jimmy Baxter (Michael Stuhlbarg), le grand parrain de la mafia de la Nouvelle-Orléans. Mauvaise pioche pour Desiato fils.

Et quand un fils adolescent fait une bêtise, c’est le père qui fait son entrée, pour colmater la brèche. Ce comportement sera précisément celui d’Adam (Hunter Doohan), encore endeuillé par la mort de sa mère, assassinée, qui s’est emmêlé les pinceaux le jour où il rendait hommage à sa défunte génitrice. Faut-il préciser qu’il s’est engouffré dans un quartier «chaud», coursé par un gang (les Desire), tout en perdant son Ventolin, puisqu’il est asthmatique, tout ça au volant de sa voiture. Puis il détourne le regard et renverse un motard: le jeune Rocco Baxter (Benjamin Wadsworth). À partir de là, un mécanisme se met en place et balaie les différents personnages qui vont être touchés: la mafia, les gangs, les politiciens, les avocats, les commerçants.

Une écriture chirurgicale...– Sven Papaux

«Your Honor» va parfaitement appliquer cette fusée à plusieurs étages, constituée d’une multitude de couches sociales, grâce à une écriture chirurgicale, grâce à ses nombreux personnages qui peuplent un récit foisonnant, dont la pièce maîtresse, Adam, fonctionne dans une position pendulaire: souvent immobile, pétrifié par son acte et le monde environnant. Et son père et les personnes touchées par l’incident sont en mouvement perpétuel. Une grande lessive émotionnelle, d’une dureté et d’un délicieux réalisme.

«Your Honor» - Bryan Cranston dans une série mafieuse hyper tendue
Hunter Doohan dans «Your Honor» © Skip Bolen/SHOWTIME

Cette adaptation écrite par Peter Moffat («The Night Of») montre une solidité implacable. Aussi, la série profite d’un irrésistible Bryan Cranston au milieu des multiples pièces qui forment un échiquier de relations qui se croisent et se décroisent. Un père représentant de la loi, pour sauver son fils, s’enfonce dans l’illégalité, flirte avec la correctionnelle, sue sang et eau pour sortir d’affaire son coupable de rejeton. Il y aura de la casse, de la grosse casse, des dommages collatéraux, des innocents empêtrés dans de sales draps - les ficelles tirées vont détruire des vies en mille morceaux. Un jeu de massacre qui démontre l’exemplarité de «Your Honor», rigoureuse comme l’avait été récemment une série telle que «Billions».

4/5 ★

Disponible à partir du 18 janvier sur Sky Show et à partir du 28 janvier sur CANAL+

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