En guerre France 2018 – 112min.

Critique du film

"Le capitalisme c'est mal" pour les nuls

Alexandre Janowiak
Critique du film: Alexandre Janowiak

Malgré de lourds sacrifices financiers de la part des salariés, la direction de l’usine Perrin Industrie décide de fermer le site. Laurent Amédéo refuse cette décision brutale et va tout tenter pour sauver l'emploi des 1100 salariés.

Stéphane Brizé est revenu à ses premières amours en 2016, à la fiction et l'oeuvre de Maupassant avec son adaptation d'Une Vie. Cependant, depuis La Loi du marché en 2015, il semblerait que le cinéaste français se soit trouvé une nouvelle vocation et aime à se concentrer sur le dit "cinéma vérité".

Avec En guerre, Stéphane Brizé offre un nouveau long-métrage mêlant fiction et réalité, porté par l'excellent Vincent Lindon et des dizaines d'acteurs non-professionnels. Comme dans La loi du marché, il continue à analyser la société française dans un quasi-documentaire sur les dérives du capitalisme et la détresse de salariés abandonnés lors d'un plan social d'une grande entreprise.

Malheureusement, En guerre est de ces films qui survolent plus leur sujet dans les grandes lignes qu'ils n'apportent à la cause défendue par le cinéaste. Avec son terrible manque de profondeur et la succession de raccourcis scénaristiques sociaux et économiques présents au cœur de l'intrigue, En guerre devient une exposition simpliste et sans grand intérêt du monde du travail qui n'en dit finalement pas plus qu'un reportage télévisé. Pire, le film s'écroule dans ses 20 dernières minutes avec un final misérabiliste inconvenant, malvenu et surtout contre-productif pour le message qu'il souhaite faire passer.

15.05.2019

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 5 ans

“Saint Vincent”

Malgré les promesses de la direction, l’usine d’Agen va fermer. Emmenés par Laurent, leur délégué syndical, les salariés agissent pour espérer conserver leur emploi.

Après Une vie passée chez Maupassant, Stéphane Brizé retourne aux thématiques engagées qui marquèrent sa Loi du marché. Comment exister dans un monde ultralibéral qui donne plus de valeur au profit qu’à l’humain ? En immersion, il investit la résistance des travailleurs. Séances de lutte, âpres négociations et grèves enflammées. La caméra virevolte et le dialogue devient impossible dans certaines scènes rendues ainsi pénibles à regarder et à écouter. Mais l’énergie de la colère et de la violence exprimées nous emporte aussi. « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat a déjà perdu », cite-t-il en ouverture.

La seule force du sujet et de ces destins brisés aurait suffi. Mais la présence du fidèle Lindon, au milieu de non-professionnels assumant leur propre rôle, détonne. Ses talents d’acteur et son charisme tranchent, empêchant, d’une certaine manière, ses compagnons d’infortune d’émerger. Seul personnage à bénéficier d’instants intimes, il endosse progressivement une dimension quasi christique qui finit par déranger.

5.5/10Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


la_critique

il y a 5 ans

Un excellent film, qui à la différence de "Jusqu'à la garde", ne prend pas un parti pris indécent et manichéen sur l'une ou l'autre partie en opposition. On savoure l'excellent jeu de Vincent Lindon, et l'on se prend dans les tourbillons de ce thriller socio-économico-politique dont le drame est annoncé dès le début par ce magnifique épitaphe de Bertold Brecht, annoncé en préambule du fil:.
"Celui qui combat peut perdre. Mais celui qui ne combat pas a déjà perdu."
Un film à voir et à méditer, intensément, passionnément!Voir plus


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