Dans la toile (Cobweb) Corée du Sud 2023 – 135min.

Critique du film

Retour à la comédie en demi-teinte pour Kim Jee-woon

Critique du film: Eleo Billet

Plus connu pour ses films d’action et thrillers, le cinéaste sud-coréen Kim Jee-woon revient cette fois avec une farce sur le cinéma, lors d’une course contre-la-montre dans un studio de tournage. Si la performance de Song Kang-ho détone, le scénario manque de substance.

Le réalisateur Kim (Song Kang-ho) n’a plus connu de succès depuis son premier film, réalisé peu après la mort tragique de son mentor. Pourtant, il rêve que son nouveau projet, «Dans la toile», soit un chef-d’œuvre. Aussi, contre l’avis des producteurs et de la censure, il décide de rappeler ses acteurs pour deux jours de tournage intenses, et ainsi changer la fin du film.

Passé par Cannes et sélectionné au NIFFF 2023, «Dans la toile» se vendait comme une œuvre burlesque, truffée de références à Hitchcock, comme un pied de nez à la censure des années 70. Avec une distribution solide, dont Song Kang-ho, l’acteur fétiche du réalisateur, mais aussi Im Soo-jung, vue dans Deux sœurs (2003), le film s’annonçait prometteur. Sauf qu’il se révèle surtout chaotique. Volontairement bien sûr, mais plus de deux heures de soap et de pagaille sur un tournage finissent par ronger l’intérêt que l’on pourrait porter aux messages de «Dans la toile».

Pourtant, Kim Jee-woon réussit son hommage aux films de série B et au cinéma sud-coréen tombé dans l’oubli. Avec sa cinématographie léchée, signée Kim Ji-yong, ses décors de tournage somptueux, et l’alternance des plans en noir et blanc du film dans le film, «Dans la toile» surprend, nous perd, nous réjouit même parfois, avec ce débordement d’envie de créer qu’il représente si justement.

Seulement, dès lors que le film retombe dans les magouilles de coulisses, entre les producteurs que l’on soûle afin de poursuivre le tournage, et les caprices des actrices, ou ceux du réalisateur obnubilé par le besoin de reconnaissance et de se détacher des traces de son mentor, le tout rythmé par des dialogues navrants, difficile de voir autre chose qu’un réalisateur qui se plaît à filmer le chaos, mais qui peine à nous partager ce qui l’anime.

26.07.2023

2.5

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