Top Gun: Maverick Etats-Unis 2021 – 131min.

Critique du film

Remise à neuf

Gaby Tscharner
Critique du film: Gaby Tscharner

À 60 ans, Tom Cruise remet au goût du jour l’un de ses plus grands succès et Top Gun : Maverick ressemble beaucoup (trop?) à l'original des années 80.

Après l’avoir laissé dans un bar de Miramar, voilà que nous retrouvons le célèbre capitaine Pete "Maverick" Mitchell (Tom Cruise). Ramené par son ami Tom "Iceman" Kazansky (Val Kilmer), désormais amiral et commandant de la flotte du Pacifique, à la légendaire école Top Gun, le pilote d'essai grisonnant doit y former de jeunes pilotes. Parmi eux, Bradley "Rooster" Bradshaw (Miles Teller), fils de son ancien partenaire "Goose", décédé en mission. Et si les jeunes pilotes doutent de ce que Maverick peut encore leur apprendre, il prouve bientôt qu’il est encore l'homme de la situation. Et peut-être pourra-t-il, au passage, reconquérir son ancien amour, Penny (Jennifer Connelly), aujourd'hui propriétaire du bar local.

S’il est un genre pour déconnecter du réel, c’est bien le blockbuster et «Top Gun: Maverick» semble être le parfait candidat au titre de blockbuster de l’été ! Près de quarante ans se sont écoulés, et les fans peuvent enfin admirer la suite de leur film chéri. La suite d’un classique qui s’est offerte un lancement en grande pompe à la CinemaCon 2022 puis à Cannes, présenté Hors Compétition. Notons, par ailleurs, que le premier volet était sorti au plus fort des tensions de la guerre froide, et que ce nouvel opus sort, lui aussi, dans un contexte géopolitique tendu.

Dégoulinant de nostalgie, Top Gun : Maverick multiplie les références à son aîné et s’en rapproche dangereusement. Une ressemblance si excessive que l’œuvre pourrait presque se voir comme remake. À l’orée de l’hommage vitrine, notons le générique très copié-collé sur les porte-avions; Tom Cruise en pleine course avec un jet sur sa moto ou quelques soldats torses nus jouant au ballon au crépuscule. Bref, à trop jouer sur les clins d'œil, une impression constante de déjà-vu finit par se faire ressentir.

Au cœur de l’intrigue, les scénaristes nous dévoilent le conflit entre Maverick et le fils de “Goose”, un dénommé "Rooster" interprété par Miles Teller («Whiplash»). Celui-ci lui reproche toujours la mort tragique de son père, pour laquelle Maverick se sent totalement responsable. Et des tensions apparaissent lors d’une mission durant laquelle les pilotes doivent mettre hors d'état de nuire une installation d'enrichissement d'uranium lourdement défendue par des armes antiaériennes. «Mon père croyait en toi, je ne ferais pas cette erreur» lancera-t-il à Maverick. La rancœur, point névralgique du métrage, mais le film ne prend pas le temps d’approfondir le contexte émotionnel de ses personnages. Les remords et les peines n’étant que délicatement effleurés en surface.

«I feel the need… the need for speed» (« Je ressens un besoin - un besoin de vitesse! »); la réplique date de 1986. «Top Gun: Maverick» est avant tout un film d’action et le cinéaste Joseph KosinkskiTron : Legacy») mise là tous ses atouts. Ainsi, le public restera certainement bouche bée devant d’impressionnantes scènes de hautes voltiges. En effet, à l'aide de caméras I-Max installées dans le cockpit et dirigées par les acteurs eux-mêmes, le film offre une technique impressionnante et une photographie d’une grande qualité. Jamais les visages qui se déforment dans les hautes sphères n’auront été aussi crédibles. Des scènes si spectaculaires qu’elles iraient presque chatouiller la curiosité des plus pacifistes pour ces grosses bêtes volantes. Et si rien ne surprendra du côté de l’histoire, Top Gun : Maverick s’inscrit dans la digne lignée des véritables blockbusters américains. Un métrage agréable, divertissant et ponctué d’une action bienvenue en cette période estivale.

(Texte initialement publié en allemand et traduit par Maxime Maynard et Théo Metais)

24.11.2022

3.5

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Commentaires

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Eric2017

il y a 1 an

Je suis retourné voir ce film et je maintiens mon commentaire du 31 mai dernier. Rien à ajouter ! (F-19.09.22)


georges511

il y a 1 an

extraordinaire
Un cri d'amour pour les fans d'hier et aujourd'hui
1000 mercis et BRAVOS


Eric2017

il y a 1 an

C'est du pure Tom Cruise et il est égal à lui-même. Techniquement rien à reprocher à ce film. Concernant le scénario, aucune surprise même sur le plan romantisme où dès les retrouvailles de Penny et Maverick tout était déjà cousu de fil blanc. Autre remarque concernant le regard des uns envers les autres, tout est joli, lisse et très américain, c'est trop à mon goût. J'ai ressenti également, sans que la mise en scène laisse planer un doute, cette suprématie américaine qui s'avère sur 2h10 de film assez détestable. (F-31.05.22)Voir plus


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