La reine des neiges II Etats-Unis 2019 – 103min.

Critique du film

Elsa renoue avec ses racines ancestrales

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Après un premier volet juteux financièrement, le film d’animation le plus lucratif du box-office, La Reine des neiges revient 6 ans après, pour un nouveau chapitre en forme de retour aux sources pour les 2 inséparables sœurs.

Mais pourquoi diable Elsa est-elle née avec des pouvoirs magiques? Dans son royaume d’Arendelle, la jeune fille rêve de savoir d’où elle vient, quelle est la source de ses dons. Pour l’aider dans sa quête, Elsa peut compter sur sa sœur Anna, Kristoff le marchand de glace, Olaf le bonhomme de neige et Sven le renne. Dans le premier film, Elsa craignait que la puissance de ses pouvoirs ne menace le monde; cette fois-ci, les deux sœurs espèrent qu’ils seront assez puissants.

La Reine des neiges a été un véritable carton, une grande vague telle que seul Disney réussit à en faire. Et pour cette seconde épopée, Elsa tentera de se libérer d’une voix, d’un murmure, d’une berceuse qui ne fait que l’appeler, l’attirer dans une forêt enchantée et périlleuse. C’est son père qui lui a raconté l’histoire quand Elsa était petite: une forêt dont on ne peut sortir après y être entré. Pourquoi? Un tragique événement renferme un secret que seule Elsa peut dénouer. Mais il en va de sa vie, il en va du royaume d’Arendelle. Dilemme cornélien.

Durant les 15 premières minutes, vous pourrez compter pas moins de 4 chansons. Un marasme de voix, de chansons qui complètent l’ADN de La reine des neiges II. Un volet pas si magique, qui, après les grandes envolées mélodiques du premier, trouve un nouvel élan dans son approche, se voulant plus mature, extériorisant toujours un peu plus le «pouvoir» féminin. Comme l’expliquait l’actrice Idina Menzel, la voix d’Elsa, dans un entretien accordé au média canadien La Presse, «les femmes parlent davantage ces temps-ci, se permettant de montrer leur pouvoir, leur colère, leur férocité, sans porter de jugement. C’est la beauté de ce second film.» Comprenez que dans ce second volet emprunt de maturité, Elsa prend ses responsabilités au péril de sa vie, pour sauver les siens; son royaume avant sa propre existence.

Une nouvelle dimension pour Elsa, dont les racines sont la pierre angulaire de l’histoire. Du grand-père aux 4 éléments naturels, dont l’eau sera la clé d’un passé tapissé de secrets, La reine des neiges II est un film d’animation aux facettes enchanteresses, par sa douceur visuelle et son embardée folle à travers des eaux gelées. Néanmoins, cette histoire qui n’arrive pas à réveiller la densité aperçue dans le premier, nous renvoie au pusillanime d’un Roi Lion (le dernier en date) ou encore Maléfique: Le pouvoir du mal, sans créativité, juste là pour amasser les billets verts. L’écriture du second n’a pas la même fugacité sous le capot, le moteur tourne au ralenti et se noie. Le hic principal réside dans le duo Elsa et Anna, elles qui sont censées être les personnages principaux, mais qui n’ont pas la même ampleur que des personnages secondaires, eux, plus rafraîchissants. Aussi, on regrette différents personnages délaissés et débarqués là sans raison, comme ces géants de pierre sans la moindre explication. Qui sont-ils et qu’incarnent-ils? Les réponses seront vaines.

Très approximatif dans son entame - comme un sas de décompression avant de lancer l’aventure -, très poussif et répétitif quand Elsa se fait ensorceler par cette berceuse digne d’un chant des sirènes, à courir après une réponse évidente et dont l’intérêt s’écaille. Jennifer Lee et Chris Buck en font un divertissement familial tout juste acceptable, dénué d’ambition, au script fade, dont le duo principal n’est pas assez approfondi. Mais encore une fois, le professionnalisme de Disney parvient à éviter le naufrage.

En bref!

Nos 5 valeureux compagnons nous emmènent dans une aventure ni épique, ni véritablement magique, qui réussit tout de même à tenir la route grâce aux pitreries d’Olaf et à la féérie instantanée d'une animation toujours aussi méticuleuse. Mais c’est une suite moyenne, sans l’ambition du premier, pensée pour «assassiner» le box-office international.

19.11.2019

2.5

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

alphea_t_

il y a 4 ans

Hélas, cet opus 2 n'a plus rien à voir avec la fraîcheur et l'intensité du premier film... que j'avais adoré. Mais là, rien que du convenu. Du réchauffé totalement raté quoi, même si techniquement les images sont parfaites. Pas la peine de se déranger pour cette bluette insipide, tellement loin de l'ancienne reine des neiges qui découvrait sa liberté avec cette force qu'on lui enviait.Voir plus


CineFiliK

il y a 4 ans

“L’appel de la forêt”

Alors que tout semble s’être apaisé à Arendelle, la reine Elsa est perturbée par une voix lointaine qui l’appelle à elle. Escortée par ses fidèles compagnons, elle s’en va à sa rencontre, explorant une forêt magique en lien avec le passé de ses parents décédés.

Face au milliard rapporté par le premier film, l’idée d’une suite ne pouvait que satisfaire la soif mercantile de l’oncle Picsou. Libérés et délivrés d’une mise en place toujours laborieuse, bénéficiant de personnages déjà connus et d’un peu de temps devant eux, les créateurs avaient tout pour réussir le doublé. Las, ils nous servent une histoire sans génie mêlant découverte des origines et d’un cinquième élément. Une quête où l’on se sépare pour mieux se retrouver. Sans oublier cette peur intrinsèque du célibat, propre à l’Amérique Disneyenne. Quant aux décors, baignant dans le kitsch et le new age, ils n’impressionnent guère, malgré le déluge équin final qui rappelle furieusement celui du Seigneur des anneaux. Mais le pire demeure l’avalanche vocale de fausses notes où chanter signifie hurler plus haut, plus fort et plus longtemps. Heureusement, aucune mélodie obsédante n’est à déclarer cette année.

Malgré ces nombreux bémols, il reste à sauver toute la poésie décalée du bonhomme Olaf, plus existentialiste que jamais. Et quand Kristoff se prend pour Justin Bieber, on se dit que Mickey sait aussi faire preuve d’une autodérision bienvenue.

5.5/10
twitter.com/cinefilik
cinefilik.wordpress.comVoir plus


vincenzobino

il y a 4 ans

Do the right thing
Elsa et Anna vivent dorénavant sereines mais orphelines a Arendelle. Lorsqu’une nuit Elsa entend une voix féminine venue de nulle part, elle se remémore une histoire que leur contait leur père Agnar: ce dernier, enfant, avait assisté malgré lui à la discorde avec un royaume du Nord et un acte de son père, Runeald, lourd de conséquences. La nouvelle reine pourrait-elle réconcilier les deux royaumes et franchir la forêt mystérieuse les séparant avec un lourd secret. De nouvelles aventures avec Kristoff amoureux fou de Anna et Olaf, à la recherche de la sagesse.
La voici donc cette suite du plus gros succès Disney animé de la décennie. Une suite que je n’attendais pas plus que ça, me demandant ce qui pouvait la constituer. À tort, elle est brillante.
La séquence introductive, de toute beauté, nous offre un retour en arrière et confirme que c’est bien un point non mentionné du premier film qui sera traité : comment Agnar s’était-il retrouvé roi. S’en suit un premier quart d’heure un peu lent mais empli d’une BO de qualité nous le rendant pas ennuyeux. Et le voyage vers l’inconnu.
Mon titre, évoqué mot pour mot dans le film, représente la parfaite frontière entre une certaine diplomatie, une mise à nu sentimentale et un lien du sang. Et en utilisant une animation toujours aussi virtuose et un humour inédit sur certains personnages, ainsi qu’une magnifique illustration d’une légende nordique, cet opus Disney 2019 remplit parfaitement son contrat et enchantera petit(e)s et grand(e)s.
A recommander et VO impeccable...Voir plus


Autres critiques de films

Dune : Deuxième Partie

Cocorico

Bob Marley: One Love

Ciao-Ciao Bourbine