«If Stalin were alive today and ruling Russia... would you be murdered or not?» demande à ses auditeurs une animatrice radio à Moscou. Le nom du dictateur soviétique responsable du meurtre de millions d'innocents divise aujourd'hui encore la société russe. Des années après la mise au jour historique de son crime, qui n'a épargné presque aucune famille russe, Staline jouit, depuis quelque temps, d'une popularité renouvelée étonnante. La réalisatrice Jessica Gorter a voyagé à travers la Russie pour sonder le psychisme politique de la population à l'ère Poutine. Nous entendons le récit de deux sœurs dont la mère a été enlevée, une nuit. Visitons une salle de classe dans laquelle les élèves parlent avec prudence des expériences faites par leurs grands-parents. Nous nous entretenons aussi avec des individus qui regrettent avec nostalgie la grande Russie de l'(après-)guerre. Le passé imprègne le présent et fait partie, d'une manière ou d'une autre, de l'identité qui forge l'âme russe, marquée par ses contradictions.

[Text: Zurich Film Festival]