Un homme intègre Iran 2017 – 117min.

Communiqué de presse

Un homme intègre

Mohammad Rasoulof n'attend pas, dès les premières images, on perçoit quelle sera l'intrigue. Reza, en face d'une banque, est avec un des employés lui expliquant comment contourner les règles et ne pas rembourser ses dettes. On imagine le courage qu'il a fallu à toute l'équipe de tournage - techniciens et acteurs y compris - pour se lancer dans la réalisation d'un tel brûlot politique. Car dans Un homme intègre, on appelle un chat un chat. La corruption qui gangrène quasiment toute la population de cette province y est décrite sans ambiguïté aucune. Ce francparler a l'immense mérite de rendre l'intrigue fluide et intelligible même pour un public qui ne serait pas au fait de la politique iranienne. Cependant, Rasoulof ne se contente pas de ce constat politico-social. Ses personnages sont faits de chair et de sang, ils ne peuvent pas être simplement tout d'une pièce. Comment peuvent-ils réagir et se défendre face aux attaques multiples auxquelles ils font face? Les drames intimes se mêlent alors aux conflits économiques. Voici alors une autre qualité qui fait de Un homme intègre un vrai film à suspens où les protagonistes se démènent pour survivre. Le récit est porté par une image très naturaliste, une bande son ultraminimaliste qui ne garde que les bruits de la nature qui laissent au spectateur le temps de se concentrer sur l'intrigue elle-même.

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CineFiliK

il y a 6 ans

“Les pécheurs”

Loin du tumulte de Téhéran, Reza s’installe avec femme et enfant à la campagne. Là, il devient un modeste pisciculteur. Mais le terrain qu’il occupe intéresse une société privée prête à tout pour l’obtenir.

Peut-on garder les mains propres quand tout est sale autour de vous ? Tel l’un de ses petits poissons rouges, Reza s’ébat pour survivre entre les mailles du filet qui l’étouffe. Car dans cet océan de corruption où la parole des juges, policiers, banquiers… s’achète par liasses, l’oxygène se fait rare. Si Reza refuse d’abord les règles de ce jeu inique, c’est pour mieux s’en servir au final, quitte à y noyer son âme. Nul n’est « prophète » en son pays, mais entre un rôle d’oppresseur ou d’opprimé, il faut apprendre vite à faire un choix.

La menace d’un emprisonnement immédiat n’a pas éteint les flammes du réalisateur. Son constat n’en est que plus amer, teinté de désespoir, face à l’oppression du régime. Attaque de corneilles, marée de cyprins morts, maison en feu, autant de scènes marquantes, de symboles inquiétants. Où trouver un refuge, une grotte, pour permettre à l’intégrité iranienne de se ressourcer ?

7/10Voir plus

Dernière modification il y a 6 ans


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