Critique24. Juli 2023

Critique de «Ils ont cloné Tyrone» sur Netflix, le proxénète, le dealer et la travailleuse du sexe

Critique de «Ils ont cloné Tyrone» sur Netflix, le proxénète, le dealer et la travailleuse du sexe
© Parrish Lewis/Netflix © 2023

Première réalisation du scénariste Juel Taylor, «Ils ont cloné Tyrone» est une délicieuse comédie d’enquête et de science-fiction qui ne manque pas de mordant dans sa dénonciation du racisme systémique. Décryptage!

(Une critique d'Eleo Billet)

Fontaine (John Boyega) est un petit dealer qui alterne entre s’occuper de sa mère et entraîner dans ses frasques les gamins du quartier. Un soir, il se fait abattre lors d’un règlement de compte, sous les yeux du maquereau Slick Charles (Jamie Foxx) et de la prostituée Yo-Yo (Teyonah Parris). Pourtant, Fontaine se relève le lendemain, en vie. Avec ses deux témoins, il décide alors d’enquêter.

Au son du funk, un homme meurt sous les balles. Il l’ignore encore, mais il est surveillé et bientôt son clone viendra le remplacer. Impossible de ne pas voir un hommage à «Invasion Los Angeles» (1988), aux films de la Blaxploitation et même aux œuvres de Romero dans ce film sur un programme de clonage aux motivations raciales. Le commentaire sur la perte d’autonomie des personnes noires aux USA est des plus pertinents, entre surveillance de masse, abandon par les autorités et violences policières. Néanmoins, le film n’échappe pas à la comparaison avec «Get Out» (2017) et reste loin de révolutionner l’approche de ses thèmes.

John Boyega, Teyonah Parris et Jamie Fox dans «Ils ont cloné Tyrone» © Parrish Lewis/Netflix © 2023

Si le film nous convainc par son postulat conspirationniste, c’est surtout grâce au talent de sa distribution, le trio principal en tête, et notamment le personnage de John Boyega, qui, après «Star Wars», rappelle l’étendue de son jeu et son charisme. Jamie Foxx et Teyonah Parris dégagent, quant à eux, une telle alchimie et une énergie contagieuse, avec leurs dialogues qui fusent et leurs blagues qui tombent toujours juste, qu’ils rendent leurs personnages, à première vue caricaturaux, attachants et réalistes.

Pour sa part, la direction artistique granuleuse assure un contraste marquant entre le quartier afro-américain aux accents rétro et les laboratoires souterrains futuristes, tout en néon. De même, les costumes épousent les personnages et participent à en faire des icônes, et ce, avant même que le film ne devienne une œuvre culte à la «Sorry to bother you» (2018). Car «Ils ont cloné Tyrone», de son casting à son scénario, a tout pour être embrassé par le public comme un grand film, qui sera redécouvert une fois «Barbenheimer» passé.

4/5 ★

Depuis le 21 juillet sur Netflix

Bande-annonce de «Ils ont cloné Tyrone»

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