Article18. September 2023
Cineman Redaktion
Les meilleurs films de 2023 (à ce jour)

Entre coups de génie et fables émouvantes, voici une sélection des meilleurs films de l'année découverts à ce jour par notre rédaction.
(Mis à jour le 19 septembre 2023)
Des productions délicieuses, des histoires émouvantes, surprenantes, contemporaines, universelles, et qui explorent, à leurs manières, le monde qui nous entoure. Aux côtés des évidents «Beau Is Afraid», sorti fin avril et qui s’est déjà glissé parmi les meilleurs films de l’année, ou «The Whale», et la performance oscarisée de Brendan Fraser, il faudra mentionner les plus discrets «Joyland», «Le Bleu du caftan», le sacre de Justine Triet à Cannes avec «Anatomie d’une Chute» et celui de Yórgos Lánthimos à Venise avec «Pauvres Créatures». Cet article inclut les contributions de nos journalistes - Kilian Junker, Damien Brodart, Eleo Billet, Maxime Maynard, Irene Genhart, Théo Metais, Patrick Heidmann, Teresa Vena, Marine Guillain, Michael Gasch et Laurine Chiarini - et sera affiné et complété au fur et à mesure de l'année.
«EO»
- Réalisé par Jerzy Skolimowski
- Avec Sandra Drzymalska, Isabelle Huppert et Lorenzo Zurzolo
- Sorti le 1 février 2023
Le réalisateur polonais Jerzy Skolimowski, figure de proue du Nouveau cinéma polonais, marque ici son grand retour depuis «11 minutes» en 2015. Prix du jury au Festival de Cannes 2022, «EO» se fait l’illustration de la bêtise humaine. Au gré du regard naïf d’un âne, la caméra se balade en se moquant du scénario. L’image, travaillée comme une peinture, et encadrée d’une composition musicale magistrale, insuffle à l’œuvre un lyrisme, certes parfois un brin trop appuyé, mais d’une poésie qui n’appartient qu’à elle. - KJ
«A Thousand and One»
- Réalisé par A.V. Rockwell
- Avec Teyana Taylor, Josiah Cross, William Catlett
- Vainqueur du Grand Prix en janvier à Sundance 2023
«A Thousand and One» de A.V. Rockwell raconte, sur 15 ans, l'histoire d'une famille recomposée qui vit dans l'un des quartiers autrefois les plus pauvres et les plus dangereux de New York. Harlem et sa transformation au fil des ans devient d'ailleurs le troisième protagoniste de ce drame social sensible qui parle de courage, de responsabilité et de cet amour inconditionnel qui unit Inez à son fils. Si le synopsis semble un peu sentimentaliste, il n’en est rien, la réalisatrice évite tous les écueils et ne tombe jamais dans le misérabilisme. Au contaire, une très grande force émane de la prestation de l’artiste Teyana Taylor qui incarne le personnage de la mère dans une performance inoubliable. - TV
«TÁR»
- Réalisé par Todd Field
- Avec Cate Blanchett, Mark Strong et Adam Gopnik
- Sorti le 25 janvier 2023
Le réalisateur Todd Field présente la vie fictive de Lydia Tár, première femme à la tête d’un grand orchestre d’Allemagne. Un rôle qui ne fut écrit que pour une seule personne : Cate Blanchett. Grâce à une impressionnante performance, l’actrice australienne porte de manière impériale le film sur ses épaules. Puissance, charisme, angoisses et obsessions, elle s’investit pleinement et applique le plus de nuances possible à son personnage, aidée par la mise en scène et la photographie qui mettent en valeur une artiste en état de grâce. - DB
«Past Lives»
- Réalisé par Celine Song
- Avec Greta Lee et Teo Yoo
- Présenté en février à la Berlinale et au cinéma le 13 décembre 2023
Premier long-métrage de Celine Song, «Past Lives» avait été présenté au festival de Sundance puis en première européenne au festival de Berlin. Le public y avait découvert une œuvre d’une infinie douceur sur l’histoire de deux amis d’enfance, Na Young et Hae Sung, étalée entre Séoul et New-York, sur 20 ans d’une vie singulière. Un film inspiré de sa propre existence, en 2023, la dramaturge Celine Song est passée au cinéma avec une élégance folle. - TM
«The Whale»
- Réalisé par Darren Aronofsky
- Avec Brendan Fraser, Charlie Sadie et Samantha Morton
- Sorti au cinéma le 8 mars 2023
2023 sera indéniablement l’année du grand retour de Brendan Fraser au 7e art et son parcours n’en finit plus d’émouvoir depuis la première présentation de «The Whale» à la Mostra de Venise en 2022. Les Oscars ne s’y sont pas trompés, dans la peau de ce professeur d’anglais atteint d’obésité, Brendan Fraser donne un éclat bouleversant à cet être lumineux qui tente de renouer avec sa fille. Une performance remarquable au diapason de la réalisation pour le moins intimiste de Darren Aronofsky - TM
«The Fabelmans»
- Réalisé par Steven Spielberg
- Avec Michelle Williams, Seth Rogen Sammy, Paul Dano, Gabriel LaBelle
- Sorti au cinéma le 22 février 2023
Lettre d’amour d’un académicien du cinéma à son héritage, à ses parents et à l’art qui le fit justement briller, nous y avons presque vu le soupçon d’un adieu. Sur l’écran noir de ses nuits blanches, Steven Spielberg a projeté sa réalisation la plus personnelle à ce jour. Le parcours du cinéaste est admirablement incarné par Gabriel LaBelle et la passion du cinéaste pour son art, transpire par tous les pores de la salle. «The Fabelmans» est empreint d’une profonde et complexe émotion, laquelle réunit la famille autant qu’elle la fustige. - TM
«Le Bleu du caftan»
- Réalisé par Maryam Touzani
- Avec Lubna Azabal, Saleh Bakri et Ayoub Missioui
- Sorti au cinéma le 22 mars 2023
Maryam Touzani se balade dans la ville de Salé pour conter les tourments d’un homme déchiré entre son couple et ses désirs. Pré-sélectionné dans la catégorie meilleur film étranger aux derniers Oscars, gagnant dans la catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes 2022, son long-métrage ne peut laisser indifférent. Aidée au scénario de son mari, le réalisateur Nabil Ayouch, la réalisatrice marocaine offre une œuvre poétique et poignante, portée par la parfaite alchimie de sa distribution. - MM
«Joyland»
- Réalisé par Saim Sadiq
- Avec Rasti Farooq, Sarwat Gilani, Alina Khan et Ali Junejo
- Sorti au cinéma le 5 avril 2023
Au Pakistan, poussé à trouver un travail par le patriarche de la famille, un homme est engagé dans un cabaret érotique. Lauréat du Prix Un certain Regard et de la Queer Palm au Festival de Cannes, le film, superbement mis en scène par le réalisateur pakistanais Saim Sadiq, magnifie la vie des personnes ostracisées. Il pose un regard sans jugement ni concession sur leur quotidien et dresse un portrait, magnifique et hypnotisant, d’une femme transgenre, incarnée par la charismatique Alina Khan. Une œuvre riche, profonde et visuellement somptueuse. - EB
«Aftersun»
- Réalisé par Charlotte Wells
- Avec Paul Mescal et Frankie Corio
- Sorti au cinéma le 1 mars 2023
Avec une grande délicatesse, le premier long-métrage de l’écossaise Charlotte Wells décrit le quotidien d’un père et de sa fille de onze ans, le temps de vacances en Turquie. Doucement, leur relation commence à se désagréger. Avec beaucoup de naturel, Paul Mescal, nommé aux Oscars 2023 pour sa performance, et Frankie Corio enfilent les costumes des membres de cette famille et attendrissent par la douce mélancolie qui les entoure. Un récit initiatique, à la subtile désinvolture, empreint d’une saisissante nostalgie. - IG
«Beau is afraid»
- Réalisé par Ari Aster
- Avec Joaquin Phoenix, Denis Ménochet, Armen Nahapetian, Stephen McKinley Henderson, Nathan Lane et Amy Ryan
- Sorti au cinéma le 26 avril 2023
Le cinéaste Ari Aster signe avec «Beau is afraid» certainement l’un des films les plus éclectiques de l’année : trois heures pour dépeindre à l’écran le voyage névrosé d’un Joaquin Phoenix qui tente de retrouver sa mère autoritaire. Un film viscéral, complexe, surréaliste, vertigineux et à la narration en tiroirs, et qui nous rappelle combien la famille est source de drames. L’acteur oscarisé pour «Joker» s’y révèle crépusculaire et labyrinthique dans ce qui est peut-être déjà l’une des plus impressionnantes performances de l’année. - TM
«Toute la beauté et le sang versé»
- Réalisé par Laura Poitras
- Avec Nan Goldin
- Sorti au cinéma le 26 avril 2023
Lion d’or à la dernière Mostra de Venise, le long-métrage est né de la rencontre entre Laura Poitras, réalisatrice acclamée pour ses documentaires, et Nan Goldin, photographe mondialement connue. Le passé et le présent de l’artiste s’y entremêlent pour faire dialoguer, sur plus de 60 ans, les éclats de vie de celle qui veut faire éclater la vérité. Vidéos et photographies illustrent le combat acharné de militants qui tentent de mettre fin à la stigmatisation des personnes addicts et l’impuissance des proches des victimes du sida. Une puissante collaboration à l’origine d’une œuvre poignante, parfois étouffante. - EB
«Sur l'Adamant»
- Réalisé par Nicolas Philibert
- Vainqueur à la Berlinale en février et sorti au cinéma le 26 avril 2023
Nicolas Philibert a planté sa caméra dans la Seine à Paris. Il y flotte un centre de jour accueillant les personnes souffrant de troubles mentaux. Un établissement singulier, à la fois sujet et décor pour le cinéaste. Tour à tour, les personnages se confient à la caméra d’un Nicolas Philibert élégamment en retenue. «Sur l'Adamant» est un vivier à l’orée du sublime, au pays de celles et ceux que dehors, on appellerait des «fous». Loin de représenter l’entière complexité de la psychiatrie, le cinéaste encapsule néanmoins une œuvre aussi solaire et précieuse que les protagonistes qu’elle dépeint. Une expérience à part - TM
«Anatomie d’une Chute»
- Réalisé par Justine Triet
- Avec Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner et Antoine Reinartz
- Vainqueur à Cannes en mai et sorti au cinéma le 23 août 2023
Avec le sacre d’«Anatomie d’une Chute», qui décroche la prestigieuse Palme d’or à Cannes, Justine Triet devient la troisième cinéaste femme à être récompensée par le festival. Son film, magistralement porté par l’actrice Sandra Hüller, se fait le récit d’une écrivaine allemande accusée du meurtre de son mari. Un thriller judiciaire passionnant et impeccablement écrit en duo avec le scénariste Arthur Harari. - PH
«Les Feuilles mortes»
- Réalisé par Aki Kaurismäki
- Avec Alma Pöysti et Jussi Vatanena
- Prix du Jury à Cannes en mai et sorti au cinéma le 20 septembe 2023
Avec «Les Feuilles mortes», lauréat du Prix du Jury à Cannes, Aki Kaurismäki est revenu à ses premières amours. Le cinéaste finlandais y raconte la tendre et mélancolique rencontre entre deux âmes vagabondes à Helsinki, des personnages interprétés par les formidables Alma Pöysti et Jussi Vatanena. Et si l’histoire est quelque peu minimaliste, ce n’est que pour mieux nous cueillir. Absent depuis 2011 avec «Le Havre», le retour délicat du cinéaste au 7e art a tout bonnement ému le festival. - TV
«L'Amour et les forêts»
- Réalisé par Valérie Donzelli
- Avec Virginie Efira, Melvil Poupaud et Virginie Ledoyen
- Présenté à Cannes en mai et sorti au cinéma le 24 mai 2023
La réalisatrice Valérie Donzelli s'inspire du roman d'Eric Reinhardt et raconte la romance de Blanche et Grégoire. Si le couple nage tout d'abord dans le bonheur, la tension est palpable. De Caen, ils déménagent à Metz, loin de la famille de Blanche et de leurs autres connaissances. Le gentil Lamoureux devient alors de plus en plus possessif et contrôlant. Avec une mise en scène d’une efficacité redoutable, le long-métrage procure des émotions violentes et intenses et ne laisse pas le public complètement indemne. - MG
«Killers of the flower moon»
- Réalisé par Martin Scorsese
- Avec Leonardo DiCaprio, Robert de Niro et Lily Gladstone
- Présenté à Cannes en mai et sortie au cinéma le 18 octobre
Oklahoma, 1920. Le peuple Osage découvre des sources de pétrole sur ses terres. Si cette découverte lui rapporte une fortune colossale, elle est accompagnée de son lot d’envieux. Afin de dépouiller la tribu de sa richesse, William Hale décide de manipuler son neveu Ernest Bunkhart et de le marier à une locale, Mollie Kyle. Martin Scorsese réunit deux de ses acteurs fétiches, Leonardo DiCaprio et Robert de Niro, et offre une immense œuvre testamentaire qui jouira incontestablement d’une place privilégiée dans sa filmographie. - KP
«How to Have Sex»
- Réalisé par Molly Manning Walker
- Avec Mia McKenna-Bruce, Shaun Thomas et Lara Peake
- Vainqueur dans la catégorie Un Certain Regard à Cannes en mai et sortie au cinéma le 15 novembre
Trois amies britanniques fêtent la fin de leur année scolaire en Grèce, dans un hôtel bruyant à la clientèle jeune et festive. Le but de ces vacances aux airs de Spring Break? Enchaîner les fêtes, les nuits blanches, les cuites, les jeux idiots et coucher, coucher, coucher, surtout pour Tara (Mia McKenna-Bruce, excellente), qui est encore vierge. Ce voyage de tous les excès a d’abord une saveur électrisante pour la jeune fille. Elle se retrouve rapidement mal à l’aise avec cet univers, ses diktats et l’hypersexualisation imposée par ce milieu festif. Prise dans une euphorie collective, la voilà aussi face aux pressions. A-t-elle vraiment le choix? Ne faut-il pas absolument «se débarrasser» de sa virginité? - MG
«The Zone of Interest»
- Réalisé par Jonathan Glazer
- Avec Sandra Hüller, Christian Friedel et Ralph Herforth
- Vainqueur du Grand Prix à Cannes en mai 2023
La banalité de l’horreur. Rudolf Höss (Christian Friedel) est commandant à Auschwitz. Il vit avec sa femme Hedwig (Sandra Hüller) et leurs enfants dans une jolie maison avec jardin et pelouse bien taillée, à côté du camp de concentration. La vie de rêve s’écoule paisiblement au son des rires des enfants qui jouent dans la piscine, aux images des goûters sous le soleil, des sorties bucoliques à la rivière, des séances de jardinage au milieu des fleurs et des repas d’anniversaire. Il y a aussi cette discussion tout à fait ordinaire, évoquant l’efficacité d’un nouveau système de crémation. - MG
«Robot Dreams»

- Réalisé par Pablo Berger
- Avec Ivan Labanda, Esther Solans, Graciela Molina
- Présenté au Fantasy Filmfest et sortie au cinéma le 27 décembre 2023.
Dog mène une vie paisible dans le New York des années 1980. Alors qu'il s'offre comme chaque soir un repas en solitaire au micro-ondes en regardant la télévision, il décide de changer sa vie en devenant ami avec un robot. Très vite, ils deviennent inséparables, explorent la ville ensemble et s'amusent pleinement. Mais un malheur bientôt les sépare.
Inspiré du roman graphique éponyme écrit par Sara Varon, «Robot Dreams» est une histoire passionnante et tendrement orchestrée qui, tout en traitant d'émotions universelles telles que la solitude et le besoin d'être en communauté, se distingue par de nombreuses réflexions insolites et des péripéties palpitantes. - ME
«Manga d'Terra»

- Réalisé par Basil da Cunha
- Avec Eliana Rosa, Lucinda Brito, Nunha Gomes, Evandro Pereira
- Présenté en août au Festival de Locarno 2023
Rosa (Eliana Rosa), la vingtaine, vient de quitter le Cap-Vert pour s’établir à Lisbonne dans l’espoir d’offrir une vie meilleure à ses deux enfants restés en Afrique. À son arrivée, elle se retrouve à Reboleira, un quartier en friche de la capitale. Bientôt confrontée à la violence de cette enclave, celle qui se rêve chanteuse, vaque chez l’habitant, trouve du réconfort auprès des femmes de la communauté, tente de se reconstruire et d’entretenir le lien avec ses proches.
Contre vents et tarés, l’aura lumineuse d’Eliana Rosa sera mise à rude épreuve. Basil da Cunha dévoile un geste de cinéma techniquement envoutant ; un musical cap-verdien à l’orée du réalisme magique, embaumé de néons primaires et de mélodies qui supplantent les affres du temps présent. C'est une œuvre en marge, sinon unique, à l’image de son cinéaste. - TM
«Pauvres Créatures»
- Réalisé par Yorgos Lanthimos
- Avec Emma Stone, Willem Dafoe, Mark Ruffalo
- Vainqueur en septembre à la Mostra de Venise 2023
Au cours d’une expérience scientifique, le docteur Goldwin Baxter parvient à faire renaître une jeune femme du nom de Bella. Alors qu’elle n’a pas plus de capacités cognitives qu’un enfant, Bella apprend à connaître le monde qui l’entoure à une vitesse impressionnante. Sa soif de connaissance la pousse à partir en voyage aux côtés de Duncan Wedderburn, un avocat mal avisé.
Le réalisateur grec frappe une fois de plus un grand coup ! En prenant comme point de départ le mythe de la créature de Frankenstein, Yórgos Lánthimos va au-delà du modèle pour livrer une œuvre aussi extravagante que passionnante sur le corps féminin et son enfermement par le patriarcat. De la bouche d’une femme-enfant encore ingénue, la moindre interrogation ou action innocente agissent comme un coup-de-poing redoutable envers la société patriarcale, remettant en question la manière dont cette dernière contrôle les femmes. - DB
«Priscilla»

- Réalisé par Sofia Coppola
- Avec Cailee Spaeny et Jacob Elordi
- Meilleure interprétation féminine en septembre à la Mostra de Venise 2023
En 1959, lorsque Priscilla Ann Beaulieu croise Elvis Presley, la rencontre est fusionnelle, et ce, malgré leur différence d’âge de 10 ans. Le mariage ne sera prononcé qu’après les 21 ans de Priscila et bientôt une progéniture arrive. S’ensuivront des hauts et des bas qui exigeront beaucoup du jeune couple.
En témoigne la standing ovation de sept minutes à l’issue de la projection, «Priscilla» donne lieu à des moments qui touchent la corde sensible, et les larmes ne sont jamais loin. La vie de Priscilla Presley aura été bien acerbe, c’est un fait. Épaulée par la désormais célèbre maison de production A24, Sofia Copolla en dévoile un portrait cinématographique qui vaut absolument la peine d'être vu. Et tout au long de cette histoire finalement tragique, Sofia Copolla fait preuve de décence et de subtilité. - MG
«Shayda»

- Réalisé par Noora Niasari
- Avec Zar Amir-Ebrahimi, Mojean Aria, Leah Purcell, Jillian Nguyen
- Présenté en août au Festival de Locarno 2023
Coproduit par Cate Blanchett, «Shayda» était présenté sur la Piazza Grande en clôture du Festival de Locarno. La jeune réalisatrice Noora Niasari s’est inspirée de son vécu pour mettre en scène le récit puissant d’une jeune mère iranienne et de sa fille de six ans qui, fuyant un mari violent, trouvent refuge dans un centre pour femmes en Australie.
«Shayda» est incarnée par l’incandescente Zar Amir Ebrahimi (aussi membre du jury de la Compétition Internationale), qui depuis son prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes en 2022 pour son rôle de journaliste dans «Les Nuits de Mashhad», crève l’écran à chacune de ses apparitions. Un récit tendre, touchant, prenant, mélange de ténèbres et d’espoir. - MG
«Do not expect too much from the end of the world»

- Réalisé par Radu Jude
- Avec Nina Hoss, Uwe Boll, Katia Pascariu, Alex M Dascalu
- Présenté en août au Festival de Locarno 2023
Savoir ne pas se prendre au sérieux est un art. Le faire avec une verve parfaitement assumée tout en ne boudant pas son plaisir est l’exploit que réussit Radu Jude, cinéaste roumain primé en 2021 à Berlin avec un Ours d’or pour «Bad Luck Banging or Loony Porn» et gagnant du Prix spécial du jury à Locarno cette année. Angela, assistante personnelle dans une agence de communication, doit tirer des journées harassantes entre les demandes de son boss et celles des clients.
Dans un savoureux montage en épingles à cheveux, son existence fait écho à celle d’une autre Angela, chauffeuse de taxi dans le Bucarest des années 80, et Bobita, alter ego masculin vulgaire et grossier qui sévit sur TikTok. Critique au vitriol du capitalisme, bourré de références culturelles et d’astérisques littéraires, farce libertine et hilarante, le film éclate toutes les frontières avec jubilation pendant près de 3 heures. - LC
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