Kritik1. März 2021

Berlinale 2021: «Ich bin dein Mensch» - L’amour programmé

Berlinale 2021: «Ich bin dein Mensch» - L’amour programmé

Dévoilé en ce premier jour de compétition berlinoise, Maria Schrader dévoile une fable sur l’amour et les algorithmes. De quoi rire jaune, mais de bon cœur alors que Maren Eggert est en passe de rencontrer son homme (programmé) idéal.

Dans l’espoir de débloquer des fonds pour ses recherches, la scientifique Alma (Maren Eggert) accepte de participer à une expérience: 3 semaines de concubinage avec Tom (Dan Stevens), un humanoïde bien sous tous rapports programmé pour devenir son partenaire de vie idéal. Dans son grand appartement de l’Alexanderplatz à Berlin, la voilà hôte de celui que l’on accueille comme un étudiant en échange. Chambre appart, Tom s’immisce avec précaution dans la vie de celle dont il est déjà tombé amoureux et Alma tire à balles rouges sur l’éventualité d’une relation amoureuse avec un robot. Doucement les masques tombent, et une question surnage: et si finalement l’amour était bel et bien programmable?

Berlinale 2021: «Ich bin dein Mensch» - L’amour programmé
Sandra Hüller et Dan Stevens dans «Ich bin dein Mensch»

À l’heure des applications de rencontre et des algorithmes façonnés comme d’intrépides cupidons modernes, le cœur d’«Ich bin dein Mensch» est évidemment sensible à son époque, et ce jusqu’à réveiller le souvenir des réplicants de «Blade Runner», du moins la rencontre entre Rick Deckard et Rachael en 1982. Après son incroyable mini-série «Unorthodox» dévoilée sur Netflix en 2020, la réalisatrice change de registre et propose une variation autour de ce bien vaste sujet: l’humanité pourrait-elle s’enticher des robots? À sa manière, il faudra citer les partitions mémorables de Joaquin Phoenix et Scarlett Johansson dans «Her». Oui, mais ici, le robot à la tronche du gendre idéal, cite Rilke sur commande et témoigne d’une empathie et d’une répartie à faire rougir le commun des mortels.

Mais quelle est donc cette frontière sanctifiée qui nous sépare des êtres modifiés?– Théo Metais

Rappelant le cadre de la fable «Undine» dévoilée l’année dernière à la Berlinale; l’histoire se présente dans un écrin clinique et une réalisation minimaliste; mais quelle est donc cette frontière sanctifiée qui nous sépare des êtres modifiés? Dès son ouverture hilarante, «Ich bin dein Mensch» permettra de discuter les implications sociales et philosophiques des mises au monde en laboratoire ou sur ordinateur. Et l’amour de devenir le sujet central de cette étude. Une science-fiction visuellement très accessible et portée par un duo attachant. Maren Eggert, Dan Stevens (figure de «Downton Abbey» et récemment croisé tout feu tout flamme dans «Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga») et Sandra Hüller dans sa (trop) brève partition d'employé/thérapiste, ne manqueront pas quelques notes surprenantes. Moins convaincant quand l’histoire personnelle d’Alma raccroche l’intrigue principale, il manquera peut-être un peu plus d’onirisme. Il n’en reste pas moins une fable attachante qui se consomme comme la première glace du printemps.

3,5/5 ★

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