Interview

Le Dahlia noir: Cherchez la femme!

Quand Brian De Palma, le virtuose du thriller («Body Double», «Snake Eyes») adapte James Ellroy («L.A. Confidential»), la rencontre fait des étincelles! Et le réalisateur, qui s'était quelque peu «égaré» ces dernières années («Mission to Mars», «Femme Fatale»), renoue ici avec son univers de prédilection (ambiance glauque, intrigue à tiroirs) pour cette enquête complexe sur le meurtre horrible d'une starlette dans le Los Angeles des années 40. Morceaux choisis de la conférence de presse au Festival de Deauville.

Le Dahlia noir: Cherchez la femme!

Q:A quels écueils vous êtes-vous heurté pour monter ce projet?A(Brian De Palma):Lorsque j'ai lu le bouquin pour la première fois en 1992, je me suis dit que cette histoire était beaucoup trop touffue, trop dense pour tenter de la réduire à un film. Mais après avoir vu «L.A. Confidential», j'ai compris qu'il était possible d'adapter Ellroy au cinéma. L'aventure devenait envisageable. En tout cas, elle valait la peine d'être tentée. Trouver un financement pour ce genre d'histoire n'est jamais évident, surtout lorsqu'il s'agit d'un film à gros budget. Le projet a d'ailleurs capoté à deux reprises.

Q:Votre «Bûcher des Vanités» (d'après le roman de Tom Wolfe) n'a pas été un franc succès. Avez-vous changé votre méthode de travail pour cette nouvelle adaptation à l'écran d'une oeuvre littéraire?A(Brian De Palma):Je n'ai pas connu que des échecs avec mes adaptations. Rappelez-vous de «Carrie»... L'expérience du «Bûcher des Vanités» a été riche d'enseignements. Je suis conscient que nous nous sommes autorisé des changements que je ne me permettrais plus. Ici j'ai vraiment essayé de coller au plus près à la narration de James Ellroy, même si elle est extrêmement complexe. Mais c'est sa façon à lui de raconter des histoires. C'est sa marque de fabrique. L'intrigue du «Dahlia Noir» m'a toujours attiré comme un aimant.

Q:En tant qu'auteur, que pensez-vous du travail de Brian De Palma? A(James Ellroy): Quand la production m'a appelé pour me dire que c'était lui qui avait été choisi pour diriger «Le Dahlia noir», je suis devenu hystérique. Brian a fait un boulot formidable. Il est parvenu à compresser et à synthétiser brillamment cette énorme intrigue. Il est allé à l'essentiel, en se focalisant sur les thématiques de l'histoire, sur les personnages principaux et leur psychologie. Je considère ce film comme l'enregistrement visuel de mon livre. C'est une des adaptations que je garderai, à coup sûr, en mémoire.

Q:Comment validez-vous un projet d'adaptation au cinéma?Qu'est-ce qui vous fait accepter ou refuser une proposition?A(James Ellroy):L'argent est un don que personne ne refuse... Mon père a toujours baigné dans le business hollywoodien. Je connais cet univers depuis que je suis gamin. Avec les premiers droits d'auteur obtenus pour «Le Dahlia Noir», il y a 14 ans, j'ai pu financer mon premier divorce. Et avec les royalties, mais aussi avec toute la publicité que va me faire Monsieur Brian De Palma avec son film, je finirai de payer mon deuxième divorce...

Q:Parlez-nous de votre préparation et de votre travail avec vos partenaires féminines, la brune Hilary Swank et la blonde Scarlett Johansson?A(Josh Hartnett):Pour me préparer au rôle, j'ai lu le livre de James Ellroy à quatre reprises. Quant à mes partenaires féminines, c'est toujours sympa de donner la réplique à de bonnes actrices, surtout quand elles sont aussi sexy que ces deux-là... Ca aide dans certaines situations, parfois même un peu plus qu'il ne faudrait (rires). Hilary donne naissance à son personnage en le travaillant à la maison, en le façonnant. Elle intériorise beaucoup son rôle. Scarlett, elle, est plus ouverte à tout ce qui l'entoure. Elle a un talent quasi instinctif. Bref, elles jouent dans des styles complètement différents.

25 octobre 2006

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