Sur l'Adamant France, Japon 2023 – 109min.

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CineFiliK

il y a 11 mois

“Dans le même bateau”

Plus imposant qu’une péniche, boisé élégamment, l’Adamant coule des jours tranquilles sur la Seine en plein Paris. Ce centre de jour accueille, au milieu d’autres, Muriel, François, Olivier, Frédéric, Pascal, des malades souffrant de troubles psychiatriques.

« Je veux vous parler de l’arme de demain… Enfantée du monde elle en sera la fin… Je veux vous parler de moi, de vous. » Les paroles de La bombe humaine de Téléphone, chantée avec cœur en pré-générique par l’un des passagers du refuge flottant, frappent. Entre la folie et la raison, la ligne est très fine. Nicolas Philibert le sait et mélange à l’image patients, médecins, étudiants infirmiers et animateurs, au point de brasser les rôles qu’ils sont censés tenir. Mais les visages de certains sont profondément marqués, yeux fuyants, gestes inquiets. Et quand ils regardent la caméra, étonnés peut-être qu’elle s’intéresse à eux, c’est le réalisateur qu’ils interpellent, puis nous à travers lui. Le documentaire, le temps de quelques secondes, quitte le mode de l’observation pour le participatif. La gêne est furtive et l’on ne peut que s’efforcer de les écouter. Dommage qu’on n’en sache pas davantage sur ces personnages hors norme qui imaginent être la réincarnation de Van Gogh, inventent des souverains antiques, évoquent la solitude de l’hôpital et les médicaments puissants. Le tout dans un climat de douceur et de bienveillance, sans jugement, même si la violence schizophrénique, tenue à l’écart, n’est jamais loin.

Sur l’Adamant, la thérapie passe avant tout par des ateliers d’expression créative. En ces hommes et ces femmes, jeunes ou moins jeunes, éclatent des talents de musicien, dessinateur, peintre, photographe ou poète. Qui a pu penser, il n’y pas si longtemps, que l’art n’était pas essentiel ? A la fois extra et lucide, chacun révèle son talent. Premier volet d’une trilogie sur la santé mentale, le film s’achève sans crier gare et nous laisse sur notre faim. Ces témoins n’ont fait que passer. Ainsi vogue ce bateau ivre d’humanité, tout en restant à quai.

(6.5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 11 mois


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