Très beau film. Très poétique. L’acteur principal est excellent. Il arrive à faire passer tellement d’émotions avec si peu de mots. Son prix d’interprétation à Cannes est amplement mérité.

“La ballade de Hirayama”

Hirayama s’occupe de l’entretien des toilettes publiques de Tokyo. Cette tâche lui convient, tout comme son quotidien solitaire.

Les journées parfaites du Japonais sont très carrées, comme l’écran choisi par Wim Wenders. Lever à la lueur du jour, taillage soigné de sa moustache tel un bonzaï, vaporisation délicate de boutures choyées, regard émerveillé vers le ciel, travail de nettoyage, ablutions régulières dans les bains publics, repas rapide dans une station de métro, quelques pages de lecture avant de se coucher. Les sandwichs triangulaires de son midi, pain de mie sans croûte, forment, une fois réunis, le quadrilatère qui le caractérise, tout comme cette boîte dans laquelle il conserve précieusement les clichés pris de la frondaison des arbres filtrant la lumière. Rien ne dépasse dans cette mélopée que rythment durant ses déplacements en voiturette cubique de vieilles cassettes de Patti Smith, Ottis Redding et Lou Reed, bien évidemment.

Drôle de commande que ce film hygiénique. Fières de ses sanitaires créés à l’occasion des Jeux Olympiques 2020, repoussés d’un an en raison du COVID, et au final sans touristes pour les admirer, les autorités de la capitale japonaise ont demandé au réalisateur allemand et ami de les mettre en scène. Ainsi servent-elles de décor à la chronique de cet homme que l’on n’est pas censé voir, ange gardien, exterminateur de bactéries, qui disparaît à l’arrivée de son public. Ses gestes répétés sont un rituel qui l’ont mené à une tranquillité de l’âme, satisfaite de l’instant présent. Une philosophie qui n’est pas sans rappeler la poésie du banal composée par le Paterson de Jim Jarmush. Les grains de sable qui pourraient enrayer la machine s’envolent vite avec le vent, et l’on n’en apprendra que très peu sur cet ascète dont le jeune collègue prétend en souriant à peine n’avoir jamais entendu la voix. Même si le brave quinquagénaire finit par convenir que demeurer dans l’ombre sans que rien ne change serait absurde, son évolution reste timide. La ballade silencieuse de Hirayama se veut aussi zen qu’un jardin de pierre au risque d’alourdir nos paupières.

(6/10)… Voir plus

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Un film « tourné » au Japon par un metteur en scène européen, amoureux de cet archipel, et conseillé par un scénariste japonais. Hirayama le silencieux, excellent, exaltant le rituel du nettoyage de toilettes, c’est quand même assez fascinant ! et la symbolique n’est pas innocente. Je devine vers la fin du film un passé compliqué. On peut alors imaginer pourquoi Hirayama a choisi d’habiter le monde de façon si solitaire. La bande son est magnifique et Nina Simone aurait pu moi aussi me faire pleurer.… Voir plus

Nouveau long-métrage de Wim Wenders et c'est une réussite totale. Plus de deux heures de film où l'on suit un nettoyeur de toilette, un nettoyeur de "temple" comme aime le dire le réalisateur à Tokyo. Durant toute la durée je ne me suis ennuyé. L'homme parle très peu, mais ses expressions et l'univers où il évolue dit tout. Magnifiquement filmé, ce travail ingrat devient un "p'tit" bijou de vie pour cette homme seul. Quant à l'acteur réputé Kôji Yakusho il est The perfect actor pour ce rôle. À voir absolument! (G-03.12.23)… Voir plus

C'est un film lancinant, méditatif, qui met en lumière la différence entre subsistance et existence. Au lieu de s'apitoyer sur les conditions difficiles de l'existence, le film souligne le meilleur de ce qui est spécifiquement humain: la sensibilité, l'ouverture au vivant, à la capacité d'être plongé de toute son âme dans l'instant présent, échappant par là à toute confiance.. Le personnage principal est porté avec subtilité et splendeur par Koji Yakusho.
Le meilleur film que j'ai vu depuis longtemps.… Voir plus

4.25: Feeling Good
Tokyo: Hirayama est nettoyeur de toilettes publiques et passe ses journées seul chez lui entre travail avec son jeune assistant Takashi fou amoureux d’une jeune fille y passant régulièrement, fin de journée au même Sushi club et soirée et nuit à lire. Un mode de vie célibataire cachant un passé mystérieux se rappelant à lui.
Le voici ce nouvel opus de Wenders et un retour à Tokyo presque 40 ans après avoir évoqué Ozu, célèbre réalisateur japonais. Une patte restée marquante.
À premier abord la séquence d’ouverture susciterait une certaine méfiance et ce rythme quotidien une totale nonchalance. Sauf que derrière l’homme il y a une présence et une biographie insoupçonnée faite de parrainage, de partie de morpion... et de retrouvailles provoquant des lointains souvenirs : oui, la vie d’Hirayama est riche et la phase de découverte des différentes étapes vécues est totalement saisissante. Si vous êtes célibataire et nullement gêné de l’être, vous vous reconnaîtrez sur les deux premiers tiers du film où à-travers un apparent souvenir, la présence d’une tierce personne pourrait être envahissante.
Sauf que l’ultime tiers est à la fois un riche bilan de vie mais surtout une illustration de la reconnaissance qu’un célèbre tube musical embellira.
La musique est clairement un personnage à part : riche BO semblant d’une autre époque qui ravira les mélomanes et les nostalgiques des cassettes audio, elle va contribuer à ce que non seulement notre nettoyeur du passé mais aussi le spectateur se sente bien.
A recommander.… Voir plus

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Absolument magnifique.