Iris et les hommes France 2023 – 98min.

Critique du film

Laure Calamy noyée sous les hommes

Critique du film: Eleo Billet

Elle a fait souffler un vent de fraicheur sur les comédies françaises avec «Antoinette dans les Cévennes» (2020), où Laure Calamy tenait également le premier rôle. Cette année, Caroline Vignal revient avec une comédie romantique où Iris, une presque cinquantenaire qui s’ennuie dans son couple, décide de tromper son mari grâce à une application de rencontre. Ni satirique, ni très drôle, le film manque d’audace.

Iris (Laure Calamy), dentiste, mène une vie bien rangée de bourgeoise parisienne. Mariée à Stéphane (Vincent Elbaz), père aimant, et mère de deux filles sans histoire, Iris ne se sent pourtant pas comblée. Et pour cause : elle ne couche plus avec son mari. Refusant néanmoins de le quitter, elle s’inscrit sur une application sous le nom d’Isis, pour reconnecter avec son désir. Mais pourra-t-elle sauver son couple ?

Une fois de plus, Laure Calamy nous emporte dans son tourbillon de relations à l’écran. Ce n’est pourtant pas l’écriture de Caroline Vignal et Noémie de Lapparent qui rend son personnage attachant, mais bien le jeu de l’actrice. Elle va jusqu’à pousser la chansonnette, dans une reprise en français de « It’s Raining Men ». L’exercice ne convainc pas, la faute à une mise en scène peu envolée, mais on finit par sourire devant l’entrain de la comédienne.

Face à elle, Vincent Elbaz, en mari plus terre-à-terre, trouve un rôle à sa hauteur, bien plus subtil que le simple mari débordé par son travail. Car c’est bien Iris, dans l’histoire, qui finit par négliger sa famille et ses patients, au profit d’aventures sans lendemain. Le thème de la femme qui reconnecte avec son corps et sa sexualité n’est pas nouveau. Mais il est ici terriblement sage. En effet, malgré une rapide mention du polyamour, toutes les relations sont très normées. Pas de véritable émancipation de la famille nucléaire, ç'eut été trop revendicatif. Iris n’existe d’ailleurs qu’à travers le regard des hommes. La notion de consentement, quoique très appuyée dans une scène lunaire où Iris encourage sa fille adolescente à coucher avec des garçons, demeure floue dans les relations.

À l’inverse, la cinéaste surligne son propos, en faisant lire à Iris «Mona Chollet» et revient sur des lieux communs, comme le danger d’aller chez des inconnus rencontrés en ligne. On aurait préféré voir à l’écran une héroïne reprendre le contrôle sur d’autres aspects de sa vie. À la place, aux scènes de sexe chastes et répétitives, succède une conclusion ironique, qui nous fait penser « tout ça pour ça ».

16.01.2024

2.5

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 3 mois

“D’aventures en aventures”

Iris aurait tout pour être heureuse : un cabinet bien rempli, deux filles qui excellent à l’école, et un mari présent. Sauf qu’il ne la touche plus depuis longtemps. C’est alors que la médecin-dentiste découvre les applications de rencontre où il est si facile d’y trouver des amants de passage.

Première scène amusante chez l’ostéopathe qui lui demande comment va la famille. La séance se rapproche de l’orgasme, Iris ayant oublié l’effet de bras virils qui l’enserrent. Autre clin d’œil d’une ironie mordante, c’est Olivia Côte, sa rivale trompée dans le film précédent de Caroline Vignal, qui lui conseille d’aller voir ailleurs. Non pas dans les Cévennes en compagnie des ânes, le petit chaperon rouge préférant danser avec les loups. Des bêtes plutôt dociles qui acceptent sans grincer des dents les règles imposées : pouvoir recevoir pour un seul rendez-vous et ne plus jamais rappeler. Ainsi pleuvent les hommes, arc-en-ciel de corps et de couleurs : dodus, chauves, jeunes, riches, noirs ou réprouvant la vanille. Ni apollons ni déesse à l’écran, mais une normalité physique qui peut réjouir. Quant à l’aspect sombre de ces rapports furtifs – lapins, addiction, prédation, contagion –, ils sont en mode silence, une option que ne connaît décidément pas l’héroïne qui laisse grogner son téléphone intelligent au point d’en négliger ses patients. L’important est de permettre à la fleur rougissante de s’épanouir en comblant ses désirs. Au bout du compte, les aventures d’Iris demeurent aussi sages qu’une comédie de remariage. A moins que la promesse faite à Dieu de renoncer à la viande et au plastique ne soit qu’un pieux mensonge de plus.

(6.5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 3 mois


Eric2017

il y a 3 mois

Après Antoinette dans les Cévennes, Caroline Vignal nous entraîne dans le monde des rencontres extra conjugales qui malheureusement tentent à dire que si vous voulez renforcer votre couple aller voir ailleurs ! C'est une comédie très légère avec une Laure Calamy mal utilisée à cause d'un scénario que je qualifierais de bâclé. Néanmoins et même si la fin est prévisible, on y esquisse quelques sourires et c'est déjà pas si mal. (G12.01.24)Voir plus


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