Fatima France 2015 – 79min.
Critique du film
Fatima
Pour offrir à ses deux filles la meilleure vie possible, Fatima, une mère célibataire d’origine algérienne, se tue au travail comme femme de ménage en entreprise et chez des particuliers. Parce qu’elle maîtrise mal la langue française, le fossé se creuse entre elle et Souad, 15 ans, en pleine révolte contre sa condition sociale. L’aînée, Nesrine, se lance de son côté dans des études de médecine, sous le regard à la fois fier et soucieux de Fatima, déterminée à l’aider au mieux à réussir ses études…
Même décor, nouvelle perspective. Après avoir filmé la violence masculine dans La Désintégration, très remarqué en 2012, Philippe Faucon s’intéresse aux femmes : mère, fille, sœur, coincées dans des rôles étriqués, étouffées par le poids du regard des autres, mais résolues à ne pas perdre leur identité et leurs rêves. La thématique n’a rien de bien nouveau, sans pour autant être inutile ou redondante. Au contraire : parce qu’il donne à ses personnages des couleurs à la fois positives et négatives, n’en fait ni des super-héroïnes ni des victimes, le réalisateur dresse un portrait sensible et bienveillant de ces femmes en difficulté, interprétées avec force par Zita Hanrot et Soria Zeroual. Fatima n'est sûrement pas un grand film (la réalisation est simple, l'écriture, sobre), mais il témoigne d'une sensibilité et d'un engagement auxquels il est difficile de rester insensible.
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Commentaires
margoule1
Rédigé il y a 8 ans
Jolie lenteur qui permet de glisser imperceptiblement du film à la vie... bien joué et touchant de simplicité...
CineFiliK
Rédigé il y a 8 ans
Fatima, mère courage et divorcée, vit seule avec ses deux filles Nesrine, qui commence des études de médecine, et Souad, collégienne difficile. Femme de ménage d’origine maghrébine, elle peine à communiquer en français ce qui engendre frustrations et mécompréhensions. Aussi décide-t-elle un jour de prendre la plume et d’écrire en arabe tout ce qu’elle n’a pu jusque-là énoncer. N’en déplaise à certain(e)s, l’intégration n’est pas une question de race ni de couleur, mais se gagne par l’ouverture, la tolérance et l’éducation. Maîtrisant mal la langue de son pays d’accueil, Fatima, malgré tant d’effort et de volonté, demeure considérée avec dédain ou condescendance, parfois discriminée, le plus souvent ignorée. Consciente de sa condition, elle sacrifiera tout pour que ses filles puissent bénéficier de qu’elle ni reçu ni obtenu. Nesrine, reconnaissante, porte ses espoirs en entrant à l’université. A l’opposé, Souad, la cadette, qui reproche à sa mère de s’abaisser à ramasser la "merde" des autres, crie sa honte et sa révolte. L’interprétation quelques fois hésitante des actrices mécanise un peu le propos. Mais dans le regard de Fatima, s’exprime toute une humanité qui touche et bouleverse.
Pensée du jour : dire à sa mère qu’on l’aime et merci pour tout.
7/10
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