Article2. Oktober 2023

Festival du Film Fantastique de Strasbourg 2023 : le palmarès et les coups de cœur de la rédaction

Festival du Film Fantastique de Strasbourg  2023 : le palmarès et les coups de cœur de la rédaction
© FEFFS 2023 / «Vincent doit mourir» (2023)

La 16e édition du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (FEFFS) s'est achevée ce week-end. Cineman y était et partage avec vous ses meilleures découvertes.

(Un article de Marine Guillain, depuis le FEFFS 2023)

Avec la venue de Terry Gilliam en invité d'honneur et une magnifique rétrospective allant de «L'armée des douze singes» à «Brazil» en passant par «Zero Theorem» et «L'imaginarium du docteur Parnassus», le 16e Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg a fait fort. Le large panel des films projetés dans les différentes sections était tout aussi réjouissant. À l’issue de dix jours d’une programmation diabolique, les jurys ont attribué les prix de cette édition samedi soir.

Grand gagnant, «Vincent doit mourir» (lire plus bas) a remporté l’Octopus d’or, récompense suprême de la compétition internationale. Côté animation, «Blue Giant» s’est vu décerner la Cigogne d’or. «Vermines» est reparti avec le prix du public, tandis que «Fairplay», du Suisse Zoel Aeschbacher, a gagné la compétition courts métrages. Cette fiction géniale qui dézingue la culture de la performance à travers la mise en scène de jeux stupides avait déjà eu les faveurs du jury au Festival de Clermont-Ferrand en février dernier, qui lui avait décerné son prix spécial.

«Restore Point»

Premier film tchèque de SF depuis vingt ans, «Restore Point» a tout pour capter le public du début à la fin. À commencer par un pitch alléchant: En 2041, chaque citoyen a le droit constitutionnel de vivre une vie entière. En cas de mort non naturelle, la personne est ramenée à la vie grâce à la technologie innovante. C'est dans ce contexte qu'Emma, jeune détective, est appelée à enquêter sur un couple assassiné qui n'a pas pu être ranimé… Et nous voilà plongé.e.s dans un polar de science-fiction captivant, mis en scène avec virtuosité par le jeune cinéaste Robert Hloz. Le métrage fourmille d'idées originales et pose nombre de questions, dont celle de la vie éternelle.

«Blue Giant»

© FEFFS 2023

Découvert au Festival d’Annecy par les programmateurs du FEFFS, «Blue Giant» est l’adaptation d'un manga très populaire au Japon. Réalisé par Yuzuru Tachikawa, ce film d’animation raconte le parcours de Dai, jeune adulte qui quitte sa campagne pour Tokyo dans le but d’y devenir un grand musicien de jazz. Sans jamais lâcher espoir ni persévérance, il monte un groupe avec un pianiste qu'il admire et son colocataire qui débute à la batterie. Si le film semble oublier l’existence des femmes (un seul personnage féminin a plusieurs lignes de texte, dommage), il embarque le public avec des performances musicales intenses (certaines scènes rappellent «Whiplash» ou «La légende du pianiste sur l'océan»), une musique vibrante, des images virevoltantes. Une belle ode à l’amitié, à l’énergie, à la créativité et à la passion pour la musique.

«Mad Cats»

Une race mutante mi-femelle mi-féline part en croisade contre l’humanité. Toutes les personnes qui ont déjà fait du mal à un chat ou qui ne sont pas totalement acquises à leur cause sont capturées par cette bande et enfermées dans leur donjon, avant d’être décapitées. Taka, un glandeur de haut niveau, va devoir prendre de grands risques pour «Mad Cats» sur un an et demi, les weekends uniquement, cherchant des financements le reste du temps. Résultat: des gags absurdes à foison, des running joke, des situations rocambolesques et des combats insensés. Du pur délire!

«Vincent doit mourir»

Présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes, sacré meilleur film fantastique européen au NIFFF à Neuchâtel, puis sélectionné aux festivals de Namur, Busan, Sitges, au FFFH à Bienne, au London Film Festival et à l'Etrange Festival à Paris: le parcours de «Vincent doit mourir» est déjà remarquable! Il faut dire qu'il démarre fort, sur un postulat aussi original que réjouissant: Graphiste dans une entreprise, Vincent (Karim Leklou) est soudain agressé violemment et sans raison par un collègue qui veut sa peau.

Autres collègues, voisins ou simples passants: les agressions se répètent, si bien que Vincent n’a d’autre choix que de fuir et de changer son mode de vie. Lorsqu’il tombe amoureux, tout se complique… «Le besoin de violence a toujours existé et existera toujours», a martelé le réalisateur Stéphan Castang à l’issue de la projection. «Nous avons vraiment fait un film de troupe, avec toutes les difficultés qui sont déconseillées pour un premier long métrage: des figurants, des cascadeurs, des effets spéciaux, un chien, des enfants, un bateau, des gens qui hurlent et se bastonnent».

«Cela faisait longtemps que je voulais jouer une histoire d’amour», a pour sa part confié Karim Leklou. «Celle-ci m’a parlé, car elle n’est pas idéalisée, elle est humaine, avec son lot de maladresses. Quant à la violence, qui existe chaque jour dans notre société, le film l’affronte de façon brute, sans l’esthétiser ni la glorifier. Ça raconte quelque chose de fort socialement.» Romance, survival, comédie, drame, gore et originalité: «Vincent doit mourir» mélange les genres avec brio et amène le public de surprise en surprise, sans jamais ralentir le rythme. Cineman rejoint donc l’avis du jury et attribue son prix fictif à cette fiction remarquable.

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