Kritik24. Februar 2020

«Lucky» - Le retour réussi du réalisateur Olivier van Hoofstadt

«Lucky» - Le retour réussi du réalisateur Olivier van Hoofstadt
© Frenetic

Après sa comédie culte «Dikkenek», Olivier van Hoofstadt n’a pas beaucoup fait parler de lui. Après «Go Fast», film de commande pour l’écurie bessonienne, il disparaît 12 longues années avant de revenir avec «Lucky», une comédie chorale et déjantée. Verdict de ce retour aux sources?

Willy (Alban Ivanov) est sur le point de perdre son travail, mais pire encore: ce passionné de chiens et de dressage vient de perdre son dernier canidé, Lucky. Son ami Will (Michaël Youn) ne va pas beaucoup mieux: criblé de dettes envers son ex et l’officiel de police corrompu Caroline (Florence Foresti), il est pris à la gorge. Ensemble, ils décident de voler un chien de la brigade des stups pour gagner de l’argent en débusquant de la drogue. Évidemment, rien ne va se passer comme prévu.

Olivier van Hoofstadt revient donc à une écriture qui lui a plus réussi par le passé et retourne dans le giron de «Dikkenek», avec ces personnages barrés, ses péripéties absurdes et son énergie électrique. Un retour aux sources qui fera probablement dire aux médisants qu’il s’agit également du retour dans une certaine zone de confort… et d’une certaine manière, ils n’auront pas tort.

«Moins frénétique, moins extrême et surtout plus gentil...»– Lino Cassinat

Dans son exécution, «Lucky» fait tout pour se positionner comme un modèle réduit de «Dikkenek», l’effet de surprise en moins et avec un cadre français plutôt que belge. Un changement de cadre qui explique probablement le caractère considérablement moins acide et plus direct de «Lucky» comparé à son aîné. Moins frénétique, moins extrême et surtout plus gentil, Olivier van Hoofstadt est passé par l’essoreuse du système de production français, très dépendant de la télé, et celui qui connaît «Dikkenek» par cœur le sentira immédiatement.

Michaël Youn et Florence Foresti dans «Lucky»
Michaël Youn et Florence Foresti dans «Lucky» © Frenetic

Pour autant, «Lucky» n’est pas à jeter, loin de là: car si les tropismes narratifs du cinéaste ont été quelque peu neutralisés et son humour rendu un peu plus primaire, son style est toujours là, prêt à prendre le spectateur à la gorge. On ne répètera jamais assez que le rire est avant tout une affaire de rythme, et le sens du tempo du réalisateur est aussi affûté qu’à l’époque. Si les blagues ne sont pas toutes bien équilibrées (surtout certaines punchlines mal écrites), elles sont pour la plupart bien servies par une mise en scène précise. La cible est donc atteinte la plupart du temps, si bien que le film n’a aucun mal à régulièrement décrocher un sourire ou un rire franc au spectateur.

À cela s’ajoute le talent d’Olivier van Hoofstadt à imaginer des situations particulièrement loufoques et absurdes, mais surtout un casting qui s’en donne à cœur joie. Michaël Youn, Alban Ivanov (pour une fois en clown triste, ce qui lui va très bien), Florence Foresti, tous s’amusent et communiquent un immense plaisir de jeu au film et à son auditoire, la palme de l’hilarité ahurie revenant sans conteste à Fred Testot, trop rare et ici impeccable en flic mâle alpha fou de la gâchette.

En bref!

Souvent un peu lourdingue, «Lucky» n’a ni l’éclat ni la vivacité de «Dikkenek». Cependant, il est si rare de trouver une comédie française emballée avec un vrai sens du rythme et d’y rire de bon cœur que ça ne devrait pas vous retenir d’aller y jeter un œil.

3,5/5 ★

Plus d'informations sur «Lucky».

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