Kritik24. Dezember 2018

«La saveur des ramen» - Un délicieux voyage !

«La saveur des ramen» - Un délicieux voyage !
© Filmcoopi

Nouveau film du réalisateur singapourien Eric Khoo, «La saveur des ramen» nous entraîne au cœur des cuisines japonaises et singapouriennes dans le périple gustatif d’un jeune cuisinier qui part découvrir le riche passé de sa famille. Explorant les thématiques de la rédemption et de la mémoire avec beaucoup de justesse, le film se savoure sans modération !

Masato (Takumi Saito) est un jeune chef de Ramen (plat de nouilles servies dans un bouillon de viande) vivant au Japon. Après la soudaine mort de son père, il tombe par hasard sur une valise contenant un carnet ayant appartenu à sa mère singapourienne décédée alors qu’il n’avait que dix ans. Bouleversé par cette trouvaille, Masato décide de se rendre à Singapour dans l’espoir de retracer l’histoire de sa famille. Son voyage, rythmé par ses souvenirs culinaires, lui permettra de panser de vieilles blessures et de découvrir de nouvelles saveurs.

À l’image de la Madeleine de Proust, La saveur des ramen nous emmène sur le chemin des souvenirs que déclenchent les bons petits plats. Pour Masato, la cuisine est en effet plus qu’une simple association d’ingrédients, il s’agit d’un vecteur d’arômes et d’odeurs qui lui rappellent son enfance et ses parents. Maintenant que ces derniers ne sont plus là, le jeune cuisinier veut faire honneur à leur mémoire en apprenant à concocter les recettes qui étaient chères à leur cœur pour pouvoir les transmettre à son tour.

L’histoire de ce jeune chef émeut tout autant qu’elle ouvre l’appétit ...

Pour cela, il va devoir s’engager dans un long périple bercé par les mets des cuisines nippones et singapouriennes. Comme les personnages, on se met alors à saliver devant les étals d’épices, les bols de soupe et les plats de nouilles qui occupent une grande partie du film. Nos sens sont en ébullition devant toutes ces images colorées et l’on regrette seulement qu’un écran nous sépare de toute cette nourriture appétissante.

© Filmcoopi

Mais La saveur des ramen évoque aussi le destin de cette famille déchirée, qui va devoir trouver la force de se réconcilier après un lourd passé marqué par l’ombre de l’occupation nippone sur Singapour pendant la guerre. La rencontre entre les parents de Masato est ainsi narrée au travers de flashbacks insérés adéquatement et avec parcimonie. Ils permettent surtout à Eric Khoo de tisser des liens avec le parcours actuel de Masato, tout en renforçant les enjeux de son voyage. Et même si l’on s’en doutait, le long-métrage se termine sur une note positive avec un final extrêmement touchant (que certains trouveront peut-être trop lacrymal) qui met à nouveau la cuisine au centre des attentions.

En bref !

Rempli de douceur, La saveur des ramen est un délicieux voyage à la conquête des souvenirs et du pardon, et l’histoire de ce jeune chef émeut tout autant qu’elle ouvre l’appétit. Mais surtout, le film nous rappelle à quel point la cuisine rassemble et rend heureux. À consommer sans modération !

4,5/5 ★

Plus d'informations sur La saveur des ramen.

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