Kritik9. Februar 2021

«La Mission» - Sur les routes poussiéreuses du passé

«La Mission» - Sur les routes poussiéreuses du passé
© UNIVERSAL

Avec Tom Hanks et Helen Zengel dans les rôles titres, Paul Greengrass adapte le roman de Paulette Jiles, et dévoile une œuvre touchante sur l’affrontement d’un passé douloureux, dans une Amérique de 1870 scindée par le racisme et la violence. Privé de sa sortie en salles en raison de la Covid-19, le film débarque le 10 février sur Netflix.

Le capitane Jefferson Kidd (Tom Hanks), vétéran de la guerre, vogue de ville en ville pour lire les nouvelles. Un petit spectacle pour un peuple à l’agonie et souvent analphabète. Même si la guerre civile est terminée, les conflits font encore rage au Texas. Un jour, Kidd découvre une charrette renversée et ensanglantée. Non loin se trouve une petite fille (Helen Zengel) qui ne parle pas un traître mot d’anglais. La petite orpheline est à présent entre les mains du capitaine, qui doit la rapatrier dans une famille issue de la communauté agricole allemande. Un voyage semé d’embuches formant une méditation sur des existences brisées.

On découvre un Tom Hanks à la barbe fournie, harassé par la guerre, marqué au fer rouge par le bain de sang dont il a été témoin. Silencieux et réservé, l’homme est un ancien imprimeur, que la guerre a arraché à sa petite vie bien rangée. Sur sa monture, écumant les villes, il tente d’échapper à une douleur intérieure; Jefferson Kidd est un être malheureux. En croisant le chemin de la jeune Johanna, elle-même arrachée à sa famille par la tribu Kiowa, les 2 vont former un duo solide au milieu d’une cinématographie absolument divine signée Dariusz Wolski («Sweeney Todd», «The Martian»).

Un western contemporain qui s’articule comme un road-movie tout en nuance...– Sven Papaux

«La Mission» («News of the World») est un western contemporain qui s’articule comme un road-movie tout en nuance et parsemé de quelques notes explosives quand des malfrats cherchent des noises au sympathique «Captain Kidd». En compagnie de Johanna, prénommée «Cigale» par les Kiowa, ils sont deux âmes noircies par la mort, au passé et aux souvenirs brûlés. Greengrass use souvent de longs silences, ne cherchant pas à cabrer son film comme le ferait un cheval en furie. Non, le film galope dans la quiétude d’une réalisation lente, mais il nous manquera peut-être un souffle nouveau, voire un brin d’adrénaline en plus. «Hostiles» de Scott Cooper avait trouvé l’équilibre quasi parfait, entre réflexion sur la barbarie et le western sanglant.

Netflix: «La Mission» - Sur les routes poussiéreuses du passé
Helena Zengel est nommée au Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle. © UNIVERSAL

Après sa prestation surpuissante dans Benni en 2019, la jeune berlinoise Helena Zengel voit son entrée hollywoodienne récompensée ici par une nomination au Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle. Deux acteurs de talent, une réalisation léchée, «La Mission» fonctionne, certes, quelques menus problèmes comme cette lenteur qui peut ennuyer à certains égards, mais Greengrass prouve qu’à travers cette épopée de deux orphelins, son savoir-faire n’est plus à remettre en question.

3,5/5 ★

Disponible à partir du 10 février sur Netflix.

Ceci peut aussi vous intéresser:

Ist dieser Artikel lesenswert?


Kommentare 0

Sie müssen sich zuerst einloggen um Kommentare zu verfassen.

Login & Registrierung