Kritik18. Januar 2023

«Les Cyclades» : Récit ensoleillé d’amitiés au féminin

«Les Cyclades» : Récit ensoleillé d’amitiés au féminin
© Frenetic Films

Après le thriller «Les appararences» en 2019, porté par Karin Viard et Benjamin Biolay qui n’avait pas trouvé de distributeur en Suisse, Marc Fitoussi débarque dans les salles pour une gentille comédie dans de magnifiques paysages grecs.

Depuis son divorce, deux ans plus tôt, Blandine (Olivia Côte) se morfond. Pour l’aider à remonter la pente, son fils Benjamin contacte l’explosive Magalie (Laure Calamy), son ancienne meilleure amie. Mais depuis le collège, les atomes crochus se sont raréfiés entre les deux femmes. Pour les aider à renouer, Benjamin les pousse à partir ensemble en Grèce. Le voyage ne sera pas de tout repos !

D’une péripétie à l’autre, les deux héroïnes antinomiques ont bien du mal à atteindre leur destination, l’île d’Amorgos. Buddy movie à la française, comédie pleine de bonne volonté ; «Les Cyclades» transporte son public dans de superbes paysages couleur azur au rythme d’un récit sincère d’amitiés au féminin, mais prévisible. Écrit par Marc Fitoussi lui-même, le cinéaste-scénariste fait judicieusement appel à des valeurs sûres du cinéma francophone et international pour interpréter ses protagonistes.

© Frenetic Films

Après avoir ébloui dans les drames «À plein temps» et «Annie Colère» l’année dernière, une Laure Calamy éclatante enfile aisément le costume de la pétillante et exubérante Magalie. Bien trop souvent au second plan dans sa filmographie, Olivia Côte trouve ici un premier rôle sur mesure et campe avec conviction une Blandine maussade depuis sa séparation. De son côté, et malgré une apparition tardive, Kristin Scott Thomas, toujours aussi charismatique, se démarque agréablement de ses précédents rôles en enfilant le costume de Bijou, une hippy chic d’un certain âge.

Si le trio s’en donne à cœur joie, la qualité de leurs performances ne fait qu’accentuer la nature exaspérante des personnages, à laquelle s’ajoutent fréquemment des dialogues sous pression. Tant bien que mal, une tension dramatique pertinemment dosée contrebalance le tout. Ainsi de doux moments de fragilités volées expliquent ces caractères irritants et, tout en pudeur et sans effusions superficielles, introduisent des conversations sur le cancer du sein ou la maltraitance infantile. Des traumas personnels qui auraient mérité d’être approfondis, mais dans lesquels un certain public pourra facilement se reconnaître.

En toute sincérité, «Les Cyclades» introduit, au rythme de musiques nostalgiques, l’histoire de femmes entre deux âges et aborde avec naturel leur sexualité, leurs amitiés, leurs chagrins. Un long-métrage sans prétention qui ne marquera pas les esprits, mais saura les divertir.

3/5 ★

Plus d'informations sur «Les Cyclades»

Le 18 janvier au cinéma.

Bande-annonce

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