Kritik5. Juni 2023

Critique de «Marinette», Garance Marillier incarne la première footballeuse française professionnelle

Critique de «Marinette», Garance Marillier incarne la première footballeuse française professionnelle
© Praesens-Film AG

L’histoire d’une lutte sur et hors du terrain réalisée par Virginie Verrier et interprétée par Garance Marillier dans la peau de l’icône du football féminin. Voici notre critique de «Marinette».

Marinette n’a que 5 ans, mais déjà une passion: le football. Alors, lorsque le coach de l’équipe locale (Fred Testot) l’invite à venir jouer sur le terrain, elle met tous les garçons à terre, enchaînant les buts. Cela va durer plusieurs années, les succès et les trophées pleuvent jusqu’à ce qu’elle soit évincée de l’équipe. La Fédération de football interdit les équipes mixtes au-delà d’un certain âge.

Toujours soutenue par sa mère (Emilie Dequenne) et son ancien entraîneur, Marinette intègre une équipe féminine. Rebelotte: la jeune prodige empile les coups gagnants jusqu’à sa sélection en équipe de France. À la suite de quoi, elle se voit offrir un contrat aux États-Unis. Elle devient la première footballeuse française professionnelle.

Après «À deux heures de Paris» (2018), le deuxième long métrage de Virginie Verrier raconte le chemin de croix de Marinette Pichon, de ses premières foulées sur un terrain, à sa sélection en équipe de France, et de son arrivée à Philadelphie en tant que joueuse professionnelle. La star du football féminin a dû franchir mille obstacles. Partie de rien et issue d’une famille meurtrie, un père alcoolique et violent, une mère à la botte de ce conjoint abuseur, Marinette a été sauvée par le sport, le football comme échappatoire.

© Praesens-Film AG

Si la sportive a dû batailler dans son cercle familial, elle a aussi dû se battre contre les innombrables discriminations sexistes et préjugés. Le biopic se concentre sur la vie de cette athlète d’exception, sur sa trajectoire hors du commun, tout en traitant de beaucoup, voire trop, de sujets, tels que l’homosexualité et le handicap, et en mettant un accent particulier sur une injustice dans le football français: aujourd’hui encore, les footballeuses n’ont toujours pas le statut de joueuses professionnelles contrairement à leurs homologues masculins. Et c’est peut-être la multiplication des thèmes abordés qui pose problème, car à vouloir traiter de tout, le film se perd par moments et dévie de son objectif premier. Un côté film fourre-tout dont la réalisatrice et scénariste aurait pu se passer.

Et pourtant, véritable ascenseur émotionnel, «Marinette» est un métrage aussi joyeux que dramatique. La caméra de Virginie Verrier suit à la trace et colle au plus près des émotions de son interprète phare, à savoir la jeune Garance Marillier. L’actrice s’est faite connaître du grand public dans le film coup de poing de Julia Ducournau, «Grave», en 2016. C’est ici dans un tout autre registre que la comédienne nous gratifie d’une performance honorable, aux côtés d’acteurs non moins méritants comme Émilie Dequenne, Alban Lenoir, Fred Testot, ou encore Sylvie Testud.

4/5 ★

Depuis le 7 juin au cinéma

Plus d'informations sur «Marinette»

Bande-annone de «Marinette»

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