Kritik15. November 2021

«Amants» - Les amours en spirale

«Amants» - Les amours en spirale
© JMH Distributions SA

Nicole Garcia se plaît à parler d’amours tortueux, du spectre du passé empiétant sur un présent aux apparences heureuses. Avec « Amants », la réalisatrice place Stacy Martin dans un triangle amoureux qui ne peut que mal se terminer.

Lisa (Stacy Martin) et Simon (Pierre Niney) s’aiment passionnément depuis leur adolescence. Les 2 tourtereaux mènent une vie bien remplie, mais à la suite d’une soirée qui tourne au vinaigre, Simon, pour sauver sa peau, décide de fuir sans Lisa. 3 ans plus tard, Lisa, mariée à Léo (Benoît Magimel), croise le chemin par hasard de Vincent dans l’Océan Indien.

Nicole Garcia a un faible pour le passé, les secrets et les romances. On pense à « Un balcon sur la mer », « Un beau dimanche » ou le très beau « Mal de Pierres ». Et avec « Amants », il y a une prolongation du genre, une exploration (toujours plus appuyée) des sentiments contrariés. Le cœur est au centre des débats, dans une mise en scène en retenue, baignée dans une belle photo signée par Christophe Beaucarne. Structuré en 3 chapitres (Paris, Océan Indien, Genève), l’histoire prend racine à travers ce couple formé depuis l’adolescence, amoureux comme ne l’est personne. Mais un événement tragique les sépare et Lisa se retrouve abandonnée. Une ellipse de 3 années, où nous retrouvons Lisa, menant une vie aisée avec Léo (excellent Benoît Magimel). La belle vie à présent, où la sécurité financière a offert une nouvelle existence à la jeune femme, loin de son couple complexe avec Simon, dealer des beaux quartiers parisiens en fuite.

La passion avant la raison ou vice et versa...– Sven Papaux

Un triangle amoureux qui pose la question du choix entre un amour stable et une romance plus mouvementée. La passion avant la raison ou vice et versa. Le film avance dans une fine intériorité, laissant éclater le registre noir du récit et sa veine psychologique. Les 3 personnages se tournant autour, se frôlant sans se confronter, Nicole Garcia parvient à faire naître la sensation (pour le spectateur) d’inconfort ressenti par Lisa. Cette douleur térébrante entre choisir l’un ou l’autre l’emmènera dans un grand vide passionnel. Une mise en scène froide et vénéneuse, qui se retrouve parfois déréglée par un montage éclaté. Aussi, les dialogues manquent de percussion, voire d’incarnation. Il faudra un grand Benoît Magimel, brillant quand il laisse glisser ses incertitudes à travers son regard bleu et son visage vieilli.

«Amants» - Les amours en spirale
Benoît Magimel dans «Amants» © JMH Distributions SA

« Amants » souffre de quelques carences, mais son récit fait montre d’une élégance, plonge une jeune femme dans le tumulte amoureux - mais si proche de faire plouf, surtout quand le manque d’incarnation fait défaut à Niney ou Martin. Au milieu de ses amours, Lisa est en quête d’identité. Une recherche constante de liberté. Garcia transmet cette délicatesse des choix pour une femme à la poursuite du bonheur. On en ressort mitigé.

3/5 ★

Le 17 novembre au cinéma. Plus d'informations sur «Amants».

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