Kritik13. Januar 2020

«1917» - Percée hallucinante à travers les tranchées

«1917» -  Percée hallucinante à travers les tranchées
© 2020 Universal Pictures International Switzerland

Sam Mendes s’essaie au film de guerre. Avec «1917», le cinéaste anglais trouve un terrain de jeu pour asseoir un peu plus son talent et sa maîtrise du cadre. Une immersion magistrale (déjà) récompensée par un Golden Globe.

La Première Guerre Mondiale, un 6 avril 1917. Schofield (George MacKay) et Blake (Dean-Charles Chapman), deux jeunes soldats, sont appelés à remplir une mission de la plus haute importance: apporter un message pour stopper une attaque dévastatrice et la mort de plus de 1600 soldats. Une course contre-la-montre, à travers un no man’s land et les champs de bataille.

Fureur parmi les corps, les balles, course contre le temps pour éviter la mort d’un bataillon entier. La percée imaginée par Sam Mendes, et inspirée des récits de son grand-père, vous désarme d’un simple plan. Découpé en plusieurs longs plans pour donner cette impression de voir un seul plan séquence, «1917» donne cette même impression d’un «Birdman» en matière de technique.

«Une épreuve palpitante...»– Sven Papaux

La Première Guerre, après avoir réalisé «Jarhead» (2006), Sam Mendes ne s’attarde pas à nous refaire son histoire, mais bien de proposer une aventure unique au milieu des tranchées. Schofield et Blake, se retrouvant face au général Erinmore (Colin Firth), leur ordonnant de faire suivre ce message le plus vite possible, s’apprêtent à nous embarquer dans une expérience (unique?) forte en émotions.

George MacKay - «1917»
George MacKay - «1917» © 2020 Universal Pictures International Switzerland

Chaque grand cinéaste s’est attaqué au film de guerre. «1917» est, et sera, irrémédiablement comparé à la dernière œuvre de Christopher Nolan, «Dunkerque». Bien que différent dans le dispositif technique, la course contre-la-montre est semblable, tendue et tenue, affolante de tension. Les aiguilles continuent à glisser, sans attendre nos 2 valeureux soldats. Des restes humains, une cachette dans un cratère - les restes d’un obus -, les eaux sales où végètent des cadavres, des douilles, des casques. Schofield et Blake nagent en eaux troubles au prix d’une épreuve palpitante, racontée à travers les actes de bravoure, les rencontres vécues comme une reprise de souffle, avant de repartir les armes à la main, le courage comme guide.

«Une immersion comme rarement ressentie au cinéma...»– Sven Papaux

Les scènes épiques ne manquent pas. On retient surtout cette séquence nocturne hallucinante de beauté; Schofield guidé par les éclats lumineux des impacts, les cris des soldats allemands, courant pour sauver sa peau dans un déluge de lumières. Roger Deakins à la photographie et Thomas Newman à la composition - une bande-son vertigineuse, divinement belle - pour rendre ce segment ahurissant, d’une immersion comme rarement ressentie au cinéma. La folie guerrière s’empare de nous. Et si 2-3 broutilles peuvent-nous embêter, comme ces rebondissements multiples durant cette seconde heure, la fresque de Sam Mendes est d’une puissance rarement égalée, à l’atmosphère enfiévrée et prodigieuse. Une prouesse!

En bref!

«1917», une grande claque, une course où la désolation s’est nourrie de la soif de vaincre de l’Homme. Courir et encore courir, éviter les bombes et les soldats allemands, pour ce simple bout de papier. Les corps empalés et empilés, les champs de bataille silencieux; «1917» est un grand film de guerre!

4,5/5 ★

Plus d'informations sur «1917».

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