Interview

Ridley Scott: un air de Provence

Souvent qualifié de plus grand réalisateur anglais depuis Alfred Hitchcock, Ridley Scott a travaillé dans la publicité avant de réaliser son premier film, «Les Duellistes». Le réalisateur de «Alien» et «Thelma et Louise», qui partage sa vie entre l'Angleterre et la France, retrouve Russell Crowe («Gladiator») pour «Une grande année», un film charmant qui clame son amour pour la vie et la Provence.

Ridley Scott: un air de Provence

Q:Comment est né ce film avec le romancier Peter Mayle. Je sais que vous êtes tous deux amis?A:J'ai une belle maison et un vignoble en Provence, depuis 15 ans, j'adore cette région. Peter y vit depuis 30 ans, c'est un ami depuis l'époque où je faisais de la pub. Il a beaucoup de succès avec ses livres sur la Provence et il y a quatre ans je lui ai soumis l'idée de faire un film sur cet endroit. J'étais chez lui et nous avions bien arrosé le repas. Je suis parvenu à le convaincre et il a écrit le livre d'où nous avons tiré le scénario.

Q:Qu'est-ce qui vous intéressait tant à propos de cette histoire?A:C'est un film drôle sur le simple fait d'apprécier la vie telle qu'elle est. J'adore cette région de France, je m'y rends chaque fois que je suis stressé. Je prends l'avion, je loue une voiture et, quand j'arrive, il n'y a que le silence et un bon repas préparé par le gardien. C'est magique, l'odeur, les bruits, tout...

Q:Mais pourquoi faire quelque chose de si contrasté par rapport à vos films les plus connus?A:J'aime les thèmes différents, les endroits différents. Je n'ai pas d'idées préconçues. Par exemple, je vais bientôt retourner au Moyen-Orient pour y faire un film sur la religion, tiré d'un roman écrit par un journaliste. Je travaille également sur un western et sur une histoire de famille très humaine et très intéressante.

Q:Le potentiel comique de Russell Crowe n'était pas évident pour tout le monde, comment l'avez-vous détecté?A:Je m'en étais souvent rendu compte hors caméra. Pour beaucoup de gens, cela ne paraît pas évident, mais c'est un homme amusant et sympathique, quelqu'un de très authentique. Mais il y a aussi un côté vulnérable qu'il laisse entrevoir dans le film.

Q:Y a-t-il une part autobiographique dans le film? Est-ce que vous travaillez trop quelquefois vous aussi?A:C'est vrai que le personnage joué par Russell Crowe ressemble à ce que j'ai été à un moment donné de ma vie. On a dit de moi que j'étais un drogué de travail, mais c'est simplement que j'adore ce que je fais.

Q:Comment pourriez-vous vous définir en tant que réalisateur?A:C'est une chose à laquelle je ne pense pas. Ce que je sais, c'est que je suis un compétiteur et que je fonctionne à l'instinct. J'adore tout simplement mon métier. On a tous en nous une petite voix, appelons cela l'intuition, qui nous dit de faire des choses. La plupart des gens ignorent cette voix, mais moi je pense qu'il faut en tenir compte. Nous utilisons à peine un dixième de notre cerveau, je connais plein de gens qui n'en utilisent qu'un pour cent.

12 novembre 2006

Autres interviews

Les Rencontres de Cineman: Pierre Richard pour sa nouvelle comédie “Un profil pour deux”

Les Rencontres de Cineman: Charlie Hunnam, Sienna Miller et James Gray nous parlent de «The Lost City of Z»

Entretien avec Gérard Jugnot (Vidéo)