Interview

Gaspard Ulliel: une grande année

On a vu successivement Gaspard Ulliel dans «Embrassez qui vous voudrez», «Les égarés», «Un long dimanche de fiançailles». 2007 est sa grande année puisqu'il est à l'affiche de «Jacquou Le Croquant» et qu'il incarne le jeune Hannibal Lecter dans le prequel de la saga du «Silence des agneaux».

Gaspard Ulliel: une grande année

Q:Pour composer votre personnage, avez-vous dû vous rapprocher du jeu d'Anthony Hopkins?A:Ce film se passe bien avant les trois autres, le personnage est beaucoup plus jeune et il doit par conséquent être différent. Il fallait que je crée mon personnage tout en m'inspirant des gestes et attitudes d'Anthony Hopkins. J'ai passé près d'un mois à visionner les trois premiers films, à observer le jeu d'Anthony Hopkins, j'ai ainsi beaucoup appris de sa performance d'acteur. C'était également très intéressant de lire les romans, car ils renferment des détails qui ne sont pas présents dans les films, surtout au niveau des personnages.

Q:Quels sont les détails que vous avez empruntés au jeu d'Anthony Hopkins?A:Pour commencer, j'ai beaucoup étudié la manière dont il bougeait. J'ai regardé les bonus des DVD dans lesquels il expliquait qu'il avait bien observé des serpents et des chats pour composer son personnage. Bien sûr, la manière dont il parle est également très importante. J'ai essayé de faire une sorte de «crescendo» pour être, en fin de film, très proche de la manière de penser et de parler du Hannibal des trois épisodes suivants. Je pourrais parler de ces détails pendant des heures mais pour moi, c'était plus une question d'attitude que d'imitation à proprement parler. C'est aussi une question de dosage, mon «Hannibal» est jeune et n'est pas encore le tueur expérimenté qu'il va devenir.

Q:Quelle est le genre de relation qu'Hannibal partage avec Lady Murasaki? A:C'est difficile à expliquer, c'est un mélange de différents sentiments. Cela ressemble de toute évidence à une relation romantique mais il y a beaucoup plus que ça. Il apprend beaucoup d'elle et je pense qu'il y a un véritable échange entre eux. Elle est la seule personne présente durant son enfance, et elle va évidemment aider à forger son caractère.

Q:Vous étiez peut-être trop jeune pour voir «Le silence des agneaux» à sa sortie. Quand en avez-vous entendu parler pour la première fois?A:Dans mon esprit, ça a toujours été un film légendaire. J'ai longtemps attendu pour le voir. Je crois que c'est un film très spécial, il y a vraiment quelque chose de magique. Pour un film fait presque dans l'urgence, c'est un authentique chef-d'oeuvre.

Q:Comment les sentiments et les motivations d'Hannibal sont-ils abordés dans ce film?A:Hannibal tue pour la première fois, par vengeance, après la mort de sa s½ur. Puis il commence à vraiment apprécier ça. Mais ses meurtres ne sont pas «gratuits», il tue ceux qui ont été grossiers ou ne se comportent pas d'une manière correcte selon lui. Le crime n'a pas encore pour lui un caractère sexuel, il tue ceux qui ont commis des fautes.

Q:Les crimes d'Hannibal sont particulièrement élaborés, pouvez-vous nous en parler un peu?A:Le Hannibal de tous les jours m'a posé beaucoup plus de problèmes que la bête assoiffée de sang. Son but n'est pas simplement de tuer, c'est beaucoup plus sadique que cela. Il adore mettre ses crimes au point. Par exemple, quand il a le bracelet de la fille de Kolna, il prend un malin plaisir à jouer avec sous les yeux de Kolna. Et les meurtres deviennent de plus en plus sadiques, ce qui crée un crescendo dans la violence. A la fin du film, c'est un vrai animal sauvage.

31 janvier 2007

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