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CineFiliK

il y a 1 mois

“Laisse-moi entrer”

Un soir, la solitude urbaine d’Adam est perturbée par Harry, un voisin qui lui veut du bien. Si le célibataire quadragénaire refuse ses avances, le charme mystérieux de cet inconnu ne le laisse guère indifférent. Le lendemain, il retourne dans sa maison d’enfance pour y retrouver sa mère et son père, morts 30 ans plus tôt.

Cette tour qui domine la City est sans âme qui vive. Adam, écrivain à ses heures perdues, y tue le temps comme il le peut, entre page blanche électronique, plats réchauffés et télévision nostalgie. L’interruption de Harry, qui voit des vampires à sa porte, réconforte son existence. Mais c’est face à ses parents, décédés dans un accident quand il n’était qu’un garçon, que l’homme qu’il est devenu peut enfin se confier. Tout ce que le ciel permet, c’est une seconde chance pour dire et faire ce qui aurait dû réparer, consoler : « Ouvre la porte et laisse-moi entrer ! »

Si les choix esthétiques et scénaristiques d’Andrew Haigh ne convainquent pas toujours, sa délicatesse est remarquable. Évitant la violence appuyée du pathos, il ancre avec douceur son récit véritable dans un fantastique qui laisse planer le doute sur Londres. Un nouveau scénario, la fièvre ou la kétamine pourraient engendrer le rêve, le fantasme, et les fantômes. Désir et plaisir ont le goût du remord et des regrets. La rencontre entre Adam et son paternel évoque un plan cul clandestin. Dans son pyjama d’époque, l’adulte retrouve une place confortable dans le lit parental entre deux êtres plus jeunes que lui. Ces incongruités passent sans gêne grâce au talent d’un quatuor anglais réunissant un ancien danseur, une reine couronnée, un gars normal et le prêtre adoré d’un sac à puces – Andrew Scott si touchant. L’histoire personnelle du réalisateur inspire l’universel. Confrontant chacune et chacun à ses aïeux perdus, il se permet cette sentence bouleversante : « Je t’aime encore plus, maintenant que je te connais. »

(7/10)Voir plus

Dernière modification il y a 1 mois


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