Critique5. Dezember 2022

«Maestro(s)» : Une mélodie familiale de Bruno Chiche

«Maestro(s)» : Une mélodie familiale de Bruno Chiche
© Pathé Films AG

Habitué des comédies dramatiques, le réalisateur Bruno Chiche s’invite cette fois dans le monde de la musique classique avec Yvan Attal et Pierre Arditi.

La musique est de la plus haute importance dans la famille Dumar. François (Pierre Arditi) est un chef d’orchestre renommé internationalement et Denis (Yvan Attal) a marché dans les pas de son père, remportant même plusieurs victoires de la musique classique. Alors que François est appelé pour diriger l’orchestre de la Scala à Milan, son plus grand rêve, son fils Denis est contraint de lui annoncer une mauvaise nouvelle : l’administration s’est trompée de Dumar.

Difficile de redescendre de son piédestal lorsqu’on mène à la baguette tout son petit monde : c’est sans doute là que Bruno Chiche souhaite mener ses personnages. Deux grands caractères, deux maîtres dans leur domaine, interprétés par deux acteurs bien établis qui ne peuvent produire que des étincelles en se confrontant. Sans toutefois transcender son sujet, ce «Maestro(s)» présente tout de même quelques échanges bien écrits, notamment pour ce qui est de la relation père-fils problématique des deux protagonistes.

«Maestro(s)» - Une mélodie familiale de Bruno Chiche
Pierre Arditi dans «Maestro(s)» © Pathé Films AG

À ce titre, Yvan Attal et Pierre Arditi rendent leur rencontre intense sans avoir à tirer trop fort sur la corde sensible des émotions – heureusement, étant donné le côté très programmatique de leur jeu pendant le reste du film. Pour les accompagner, Miou-Miou et Caroline Anglade rééquilibrent quelque peu les forces en présence, en ayant la possibilité de répliquer parfois fermement à ces deux artistes à l’égo surdimensionné.

Mais de classique, il n’y a pas que la musique que l’on entend tout au long du film, tant la mise en scène peine à décoller. Rien de bien surprenant sur la forme, si ce ne sont les séquences de direction d’orchestres qui offrent tout à coup un rythme de montage inattendu, mais bienvenu, venant briser la monotonie du long-métrage. On notera également le soin apporté aux lumières et jeux de couleurs, rendant justice aux décors boisés et dorés des salles de spectacles ou de répétition.

Si cette comédie dramatique ne réinvente pas la roue, elle est toutefois servie par une distribution de prestige et porte un regard intéressant sur la quête de reconnaissance parfois conflictuelle entre un père et son fils. Pas une grande symphonie, certes, mais pas de fausses notes non plus.

3/5 ★

Le 7 décembre au cinéma.

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