Critique8. November 2023

GIFF 2023 : «Avant que les flammes ne s’éteignent», la grogne face aux bavures policières

GIFF 2023 : «Avant que les flammes ne s’éteignent», la grogne face aux bavures policières
© GIFF 2023

Nous ramenant à une actualité brûlante, «Avant que les flammes ne s’éteignent» évoque sous l’apanage de la fiction des faits de violences policières bien réels. Zoom sur le film de Mehdi Fikri.

(Une critique de Kilian Junker depuis le GIFF 2023)

Karim meurt dans une opération de police, à cause d’une crise d’épilepsie déclenchée par la consommation de drogue. Si cette hypothèse arrange bien les forces de l’ordre, elle peine à coller avec le corps tuméfié que ses parents découvrent à la morgue. Bien décidée à faire éclater la vérité, la sœur du défunt Malika (Camélia Jordana), son frère Driss (le chanteur Fianso) et bientôt toute la cité dans laquelle ils habitent hurlent face à l’injustice. Tandis qu’ils tentent avec leurs maigres moyens de monter un dossier sur les manquements de l’enquête policière, une colère sourde anime le corps de la jeunesse de France.

En charge du dossier Justice-Police du journal l’Humanité jusqu’en 2018, Mehdi Fikri était auparavant reporter. Du moins avant d’endosser le costume de réalisateur pour «Avant que les flammes ne s’éteignent», qu’il tourne sans s’éloigner de son sujet de prédilection : les violences policières. C’est donc à un auteur particulièrement au fait de sa matière que l’on aura affaire, et cela transparait évidemment à travers chacun des plans de son film tant il se construit en medley brillamment cousu des différentes histoires de bavures qui ont émaillé l’actualité française.

Un film salutaire par l’importance brûlante du sujet qu’il met en scène, malheureusement pas exempt de plusieurs carences. De trop nombreuses scènes mal amenées, dénotant un problème de découpage persistant, délayent au travers du long-métrage un rythme plutôt bancal. Un problème qui n’est pas comblé par certaines défaillances au niveau du jeu d’acteurs et à de momentanées surdoses de pathos qui empêchent «Avant que les flammes ne s’éteignent» de faire parfaitement mouche.

On appréciera tout de même l’ambiance globale du long-métrage, offrant un contrechamp intéressant à des histoires qui se succèdent dans le fil enragé de l’actualité sans jamais que l’on puisse réellement les détailler de l’intérieur. Maladroit, certes, mais nécessaire, ce premier essai en tant que cinéaste pour Mehdi Fikri mérite toute l’attention qu’il a reçu au GIFF et bientôt en salles.

3/5 ★

Pas encore de date de sortie en Suisse.

Bande-annonce de «Avant que les flammes ne s’éteignent»

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