News11. August 2022

Toutes les publications sur le 75e Locarno Film Festival

Toutes les publications sur le 75e Locarno Film Festival
© Locarno 75

Retrouvez ici toutes nos publications relatives à la 75e édition du festival du film de Locarno qui s'est tenue du 3 au 13 août 2022.

Une cérémonie ouverte le 3 août dernier avec la présentation de «Bullet Train» du cinéaste David Leitch, puis cette année sur la Piazza Grande auront défilé de nombreuses figures du cinéma, notamment, Juliette Binoche, François Berléand ou encore Sophie Marceau. Cette 75e édition du Festival de Locarno aura aussi vibré au rythme de la rétrospective consacrée au cinéaste hollywoodien Douglas Sirk.

Sous la coupe de son directeur artistique Giona A. Nazzaro, le festival de Locarno a accueilli quelque 128’500 cinéphiles. Et le festival a récompensé Laurie Anderson, Costa-Gavras, Matt Dillon ou encore Kelly Reichardt, des personnalités éclectiques, formidables et visionnaires de l’histoire du cinéma.

En compétition internationale, c’est le long-métrage «Regra 34», de la réalisatrice Brésilienne Julia Murat qui décroche le prestigieux Léopard d’or. Quant au film «Tengo Sueños Electricos», de Valentina Maurel, il est primé trois fois : prix de la meilleure interprétation masculine, féminine et prix de la mise en scène. Le réalisateur Alessandro Comodin décroche le Prix spécial du jury pour son film «Gigi la legge». «Last dance», de Delphine Lehericey, décroche le Prix du public de la Piazza Grande, «The Hamlet Syndrome» repart avec Grand Prix Semaine de la Critique, enfin Valentin Merz et son très réussi «De noche, todos los gatos son pardos», décroche une mention spéciale bien méritée dans la section First Feature du 75ème Festival du Film de Locarno.

Piazza Grande

«Alles über Martin Suter. Ausser die Wahrheit.» - Flâneries d’un auteur dans son propre monde

Alles über Martin Suter. Ausser die Wahrheit. © DCM Film Distribution

Écrivain suisse à succès, esprit créatif, Martin Suter se dévoile en déambulant au travers de ses propres histoires qui prennent vie à l’écran. Le spectateur est invité à le suivre entre son quotidien, le travail d’écriture et les personnages qui peuplent ses livres. Sans crainte de la page blanche, l’artiste offre sa propre définition de la vérité, miroir d’une fiction qu’il n’a nul besoin d’enraciner dans la réalité.

Régulière, la voix du lecteur – narrateur déroule le fil des livres de Martin Suter. Sur la forme, elle oscille quelque part entre le dispositif d’un film comme L’'Incroyable destin de Harold Crick, où le protagoniste se met un jour à entendre le récit de sa propre vie, et le plus confidentiel Two or Three Things I Know About Edward Hopper, installation vidéo en 3D de Wim Wenders créée spécialement pour une exposition du peintre américain à la Fondation Beyeler, à Bâle, en 2020. Wenders parvenait à la fois à donner vie aux personnages des tableaux de Hopper avec un souci du détail d’une incroyable fidélité, tout en inscrivant les actions des protagonistes à notre époque.

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«Semret» - À la croisée des mondes

Semret © Cinédokké

Plus connue pour ses talents de montage, cette année la cinéaste tessinoise Caterina Mona s’est offert Locarno pour son premier film. «Semret» se fait le délicat portrait d’une femme érythréenne, mère et sage-femme à Zurich.

Caterina Mona connait bien le Festival de Locarno. La cinéaste tessinoise y a travaillé avant d’y présenter un court-métrage en 2017. Et la voilà de l’autre côté du miroir pour célébrer son premier long-métrage devant la prestigieuse marée de chaises «léopard» de la Piazza Grande. Empruntant au documentaire, parée d’une réalisation attentive, «Semret» se pose tendrement pour faire le récit de cette femme érythréenne et de sa relation complexe avec sa fille. Surprenante d’intériorité, les traits creusés par la fatigue, l’artiste et actrice de théâtre Lula Mebrahtu fait rayonner cette femme, pourtant épuisée par le poids de sa vie en Érythrée. Et sa jeune fille (interprétée par une Hermela Tekleab très solaire), d’égrener des questions sans réponse.

«Annie Colère» - Lumineux combat pour l’avortement

Annie Colère © Aurora Films_Local Films

La cinéaste Blandine Lenoir retrouve Laure Calamy pour raconter l’histoire passionnante du combat pour l’avortement alors que la Loi Veil est en passe de changer la France.

Entre les pages de la thèse de la sociologue Lucile Ruault consacrée au MLAC et la mobilisation des femmes pour l’avortement en France, Blandine Lenoir a trouvé le sujet de son troisième long métrage. Rappelant «120 battements par minute» qui mettait en lumière le combat des années Sida au sein du mouvement Act’Up, «Annie Colère» sera une célébration du MLAC (Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception) pour réveiller ce morceau d’histoire éventé. L’occasion de rendre hommage à cette entraide, qui, aux portes de la Loi Veil, a proposé à ces femmes une alternative, leur évitant de s’avorter elles-mêmes et au péril de leurs vies.

«Une femme de notre temps» - Diane, chasseresse peu inspirée

(Texte de Laurine Chiarini)

Présenté à Locarno sur une Piazza Grande bien remplie, le long-métrage, qui retrace le parcours d’une commissaire de police parisienne trompée par son mari, a suscité des réactions contrastées.

Selon Freddy Buache, cofondateur de la Cinémathèque suisse, l’un des plus grands péchés dont un film pouvait se rendre coupable était celui de la transparence. Un film sans subtilité, aux intentions tellement évidentes qu’elles finissent par brûler les yeux, enlève à la pellicule toute sa saveur et risque vite de laisser le spectateur sur le bord de la route. Si l’on s’en tient à cette définition, «Une femme de notre temps», qui au passage n’a rien en commun avec le héros éponyme du roman de Mikhaïl Lermontov, en devient presque invisible tant il est transparent.

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«Last Dance» - Lâchez-moi les basques et laissez-moi danser

Last Dance © © Outside the Box

(Texte de Laurine Chiarini)

15 ans après y avoir présenté son premier film, la Suisse Delphine Lehericey est de retour à Locarno, sur la Piazza Grande cette fois-ci, avec l’histoire de Germain, un veuf qui aura une façon bien à lui de garder vivant le lien avec son épouse décédée

«C’est comme dans le film Ratatouille : tout le monde peut cuisiner», explique Delphine Lehericey dans un parallèle fait entre cuisine et danse contemporaine. Tour à tour intello ou très drôle, cette discipline, accessible à tous et toutes, peut également se nourrir des particularités de chacun, concept cher à la réalisatrice et au personnage de la chorégraphe espagnole La Ribot, qui joue ici son propre rôle. Le mouvement, dont l’enregistrement constitue l’acte fondateur du cinéma, est également à la base du film.

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«Paradise Highway» - Juliette Binoche au volant

Paradise Highway © Praesens Film

(Texte de Laurine Chiarini)

Précédé d’un discours d’un représentant des Nations Unies dans le cadre du 20ème anniversaire de l’adhésion de la Suisse à la même organisation au festival de Locarno, «Paradise Highway» met en lumière le fléau de la traite d’êtres humains sous forme de thriller sur les routes d’Amérique.

Camionneuse d’origine canadienne, Sally (Juliette Binoche) passe ses journées à avaler des kilomètres de bitume sur les routes américaines. Proche de son frère Dennis, en prison, elle accepte de lui rendre un dernier service juste avant sa sortie : faire passer de la marchandise clandestinement dans un autre état. Or, le «colis» s’avère bien encombrant quand elle découvre qu’il s’agit en fait d’une petite fille destinée à être revendue. S’engage alors une double course-poursuite : qui, des trafiquants ou de la police, parviendra le premier à retrouver Sally et Leila ?

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Concorso internazionale

«Piaffe» - La femme et le cheval

Piaffe © Schuldenberg Films

Parce que sa sœur est internée dans un hôpital psychiatrique, Eva prend le relai afin de terminer son dernier projet professionnel. Ainsi, elle doit créer le son et les bruitages d’un spot publicitaire pour antidépresseurs, dans lequel un cheval joue le rôle principal. Alors que sa première tentative échoue, le commanditaire lui suggère d'aller voir de vrais chevaux. Suivant son conseil, elle développe aussitôt une fascination particulière pour ces animaux et ressent un tel lien avec eux, que bientôt lui pousse une longue queue. Après une courte période d'inquiétude, elle apprend à l'accepter et finit par se rendre compte que cette particularité est un moyen très utile pour se rapprocher du botaniste qu'elle désire et qui paraît tout aussi solitaire qu'elle.

Dans son premier long métrage, Ann Oren abolit les frontières conventionnelles entre les sexes, entre les genres masculins et féminins. Elle joue avec les attentes du spectateur, réinterprète le fétichisme sexuel, et, ainsi, réussit à créer un lieu protégé pour penser librement, en dehors des normes habituelles, et se confronter avec différentes formes de sensualité. Malheureusement, le résultat n'est pas totalement convaincant. Le film parait n'être que le fragment d’une œuvre qui n'aurait pas été pensée dans sa globalité. Son contenu pourrait ainsi sembler manquer d’une vision vraiment cohérente. Néanmoins, il rappelle, dans sa forme et son ambiance générale, les classiques du cinéma européen et notamment les œuvres de la Nouvelle Vague française.

«Il pataffio» - Les souffrances d'un noble

Il pataffio © 2022 Vivo film, Colorado Film Production, Umedia

(Texte de Walter Rohrbach)

Nouvelle comédie du cinéaste italien Francesco Lagi, «Il pataffio» se déroule dans un Moyen- ge fantaisiste et raconte l’histoire d’un garçon d'écurie, à l’aube de bien des mésaventures, alors qu’il prend possession de ses nouvelles fonctions.

Une caravane de soldats et de courtisans est en route sur des routes poussiéreuses. Le chef de la troupe est l'ancien palefrenier et nouveau noble Arroi de Berlocchio de Caguelance, marquis de Triroupette. Il est accompagné de la corpulente Bernarda de Montbraquemart, qui a rendu possible son ascension. L'objectif de ce margrave est de prendre possession du château dont il a hérité. Mais son château est un taudis très endommagé et les paysans ne sont pas prêts à se laisser dominer. Et un cauchemar n’arrivant jamais seul, le margrave est aussi maladroit, attisant activement les conflits par son règne brutal.

Ainsi, «Il pataffio» révèle une comédie bien étrange sur les désirs, les aspirations sacrées, les sujets démotivés et la lutte pour le pouvoir et la liberté. Dans une perspective positive, sans doute pourrions-nous interpréter le film du réalisateur italien Francesco Lagi («3 mètres au-dessus du ciel») comme une parodie satirique du pouvoir et de la politique italienne. Or, le film rappelle trop souvent une simple représentation théâtrale médiévale, drôle et captivante, mais par à-coups. Un succès mitigé donc, et certainement lié à la durée, nettement trop longue, de deux heures.

(Traduit de l'allemand)

«Bowling Saturne» - Une Violence débordante

© Ex Nihilo - Les Films du fleuve - 2021

(Texte de Walter Rohrbach)

À la mort de son père, Guillaume, un policier ambitieux, propose à Armand, son demi-frère rejeté, de prendre la direction du bowling dont il a hérité. Mais cet héritage est loin d’être une bénédiction : les deux hommes se retrouvent pris dans un tourbillon d'événements détonnant. Un film noir et sombre de la réalisatrice culte Patricia Mazuy.

Les demi-frères, Guillaume (Arieh Worthalter) et Armand (Achille Reggiani), n’ont que bien peu de choses en commun. L’un a fait carrière dans la police et a plus ou moins sa vie en main. L’autre, plus jeune, ne semble pas réussir grand-chose et erre sans but la nuit. Ni son emploi ni son domicile ne paraissent très stables. En dehors de leur père, rien ne les lie vraiment et après sa mort, ils se rencontrent à nouveau. Mais l’issue de ses retrouvailles sera surprenante.

«Bowling Saturne» est le sixième long métrage de la réalisatrice française culte Patricia Mazuy. Cinéaste depuis trois décennies, elle réalise ici un film particulièrement sombre. L’action évolue principalement dans des paysages urbains nocturnes, dans un bowling souterrain ou encore, dans un lugubre commissariat de police. Le long-métrage met en avant la thématique de la masculinité toxique et, plus précisément, la fascination pour la violence de celle-ci : fascination qui trouve son écho dans les personnages du tueur en série et du groupe de chasseurs qui apparaissent régulièrement au bowling. Mais des moments de brutalité explicites, ainsi que des symboles et des archétypes trop évidents, ne permettent pas de développer un réel intérêt pour les personnages et la thématique. Ainsi, dans sa facture globale, «Bowling Saturne» pourra faire penser à un polar télévisuel plus qu’à un véritable long-métrage de cinéma.

(traduit de l'allemand)

«Sermon To The Fish» - L’après-guerre

Sermon To The Fish © Ucqar Film

(Texte de Théo Metais)

Après In «Between Dying» et «Crane Lantern», le cinéaste Hilal Baydarov dévoile un nouveau conte onirique, une fable étouffante sur les ravages de l’exploitation pétrolière.

Davud (Orkhan Iskandarli) rentre victorieux de la guerre, mais rien ne reste de son village ni de celles et ceux qu’il a connus. Une maladie ravage et ronge les sols, les êtres, l’eau et les poissons. La terre devenant aussi inhabitable qu’un triste songe. Pour son nouveau film, Hilal Baydarov a planté sa caméra parmi les montagnes d’Azerbaïdjan, par-delà les puits de pétrole qui hantent l’arrière-plan de cette pellicule flavescente. À l’aube d’un double deuil abominable, celui des proches et du futur, frère et sœur s’arrangent de cette dystopie. Elle parle aux éléments, demande à l’arbre de lui ramener la voix divine. Davud, lui, perd la tête, égrène les noms de ses camarades morts lors de la guerre au Haut-Karabagh, et un chien aboie face au spectacle interminable des sépultures en flammes.

Coproduit par la Suisse, ce film azerbaïdjanais révèle un geste cinématographique d’une poésie lourde et silencieuse. Balıqlara xütbə («Sermon To The Fish») sera tout à la fois sensoriel, lyrique, organique, éprouvant, énigmatique et hypnotique pour parler des ravages psychologiques de la guerre et de ce pétrole qui imbibe les sols. Une réalisation qui méritera de son audience une attention dévouée. Hilal Baydarov offre un spectacle de calamité. Alors, la marée est d’huile, certes, mais jamais elle ne cesse de refléter cet étrange soleil. Crépusculaire!

Concorso Cineasti del presente

«Petites» - Grandir d’un coup

© 75e Locarno Film Festival

(Texte de Théo Metais)

Présenté au 75e Festival de Locarno, la cinéaste Julie Lerat-Gersant dévoile «Petites», le récit d’une maternité pas comme les autres. Camille n’a que 16 ans.

À Cherbourg, Camille (Pili Groyne) a eu une histoire avec Mehdi (Bilel Chegrani). En résulte une maternité prématurée. 4 mois de grossesse, et la jeune femme bataille entre tentative d’avortement au cannabis, une mère instable et le centre maternel dans lequel elle est envoyée pour six mois. Les semaines passant, auprès de ces huit autres mères adolescentes et la responsable du centre (Romane Bohringer) ; Camille repense son rapport au monde, à sa mère, à son père, le tout empêtré dans une adolescence qu’il faut tenter de vivre.

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Panorama Suisse

«Rien que le soleil» - La peur de disparaître

(Texte de Teresa Vena)

Son vrai nom est Sobode Chiqueno, mais tout le monde l'appelle Mateo. Voilà comment l’ont nommé les «blancs». Ce sont eux qui l'ont amené, comme de nombreux autres indigènes qui vivaient dans la forêt tropicale entre le Paraguay et l'Argentine, à la «civilisation». Aujourd'hui, des générations plus tard, Sobode se rend compte qu'il ne reste que très peu de chose de l’ancien mode vie de son peuple, les Ayores. Leurs coutumes, leurs histoires et savoir-faire risquent de disparaître. Il comprend alors qu'il doit lui-même faire quelque chose pour en préserver une partie pour la postérité. Armé d'un simple magnétophone, il interroge les membres de sa communauté et enregistre leurs témoignages.

Arami Ullón est une réalisatrice d'origine paraguayenne, vivant en Suisse. Son documentaire se pare d’une force empathique et puissante. La caméra se tenant en permanence au plus près du visage des protagonistes. Visages marqués par le soleil, le vent et, tout simplement, par la vie. Sans doute aurions-nous pu souhaiter un style cinématographique un peu plus retenu et une recherche d'images plus posée, pour mieux se concentrer sur les paroles, sinon les mots et les non-dits, des protagonistes. Car si nous écoutons attentivement, nous sommes saisis par une douleur diffuse et un profond sentiment de perte qui devraient nous servir de rappel et d'avertissement sur la façon dont nous traitons le monde.

«La balade des grands arbres» - Jardin des vanités

(Texte de Teresa Vena)

C'est un spectacle surréaliste : dans un effort surhumain, des grands arbres sont déterrés, et transportés en camions ou en bateaux. Des trajets immenses, afin qu'un riche homme politique puisse les replanter dans son jardin. Ce pourrait être l'histoire d'un film de science-fiction, d'une dystopie. Pourtant, c'est bien la réalité que la réalisatrice géorgienne Salomé Jashi a capturée dans ce documentaire aux images poétiques et philosophiques. Avec une sécheresse presque ironique, elle montre comment un groupe d'hommes s'attaquent aux racines des arbres et mettent en place de complexes structures de soutien, pour envoyer ces géants silencieux, l'un après l'autre, vers en voyage dont l'issue est incertaine.

«La balade des grands arbres» soulève une multitude de questions : certaines très concrètes sur la faisabilité technique d'une telle entreprise comme celle qui est au cœur du long-métrage, mais d’autres plus existentielles et métaphysiques. Des questionnements qui touchent à nos racines et à ce qui pourrait se passer si nous les perdons ? Ainsi, comment réussir à s'adapter à un nouveau sol ou un nouvel environnement, choisis ou non ? Le film parle aussi d'avidité : pourquoi ne pourrions-nous pas simplement profiter de quelque chose de beau sans vouloir absolument le posséder ? Finalement, le documentaire met en exergue le rapport perturbé entre l’homme et la nature. Croyons-nous vraiment être des jardiniers ?

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