Critique2. August 2023

Critique de «Les Fleurs sauvages» sur Prime Video, Sigourney Weaver et l’indicible des fleurs

Critique de «Les Fleurs sauvages» sur Prime Video, Sigourney Weaver et l’indicible des fleurs
© Amazon Studios

Des secrets de famille enfouis et des vérités difficiles à avouer, «Les Fleurs sauvages» («The Lost Flowers of Alice Hart» en VO) retrace la vie torturée d’Alice, une jeune Australienne dont la famille a péri dans un mystérieux incendie. Une excellente nouvelle série signée Prime Video. Décryptage.

Alice Hart (Alyla Browne) n’a que 9 ans quand sa maison est ravagée par les flammes décimant toute sa famille. La petite fille doit quitter son village natal de la côte australienne pour rejoindre Thornfield, la ferme de fleurs de sa grand-mère June (Sigourney Weaver). Là, elle découvre un nouveau monde. L’océan et ses larges plages ont laissé place à une rivière et des milliers de fleurs de toutes sortes. Celles-ci sont des mots et forment un langage que seules les initiées, plus précisément les habitantes et travailleuses de la ferme, peuvent comprendre. Car dans la demeure de June ne résident que des femmes aux trajectoires diverses. Un style de vie peu commun qui déplait à certains et certaines.

14 ans plus tard, Alice (Alycia Debnam-Carey) est adulte et découvre que sa grand-mère lui a caché certaines vérités. Mais, à Thornfield, un secret peut en cacher un autre, et alors que la jeune femme se bat pour sa propre survie, les zones d’ombre qui jalonnent encore son existence vont petit à petit s’éclaircir.

Alycia Debnam-Carey © Amazon Studios

Un drame dans un cadre somptueux

Avant d’être une série, «Les Fleurs sauvages» est un roman écrit par Holly Ringland publié en 2018. Le livre offre tous les ingrédients pour une série dramatique de choix. Un drame familial niché dans un décor grandiose, les étendues australiennes. Et les 7 épisodes ne sont pas avares en belles images. La beauté et l’immensité de l’Australie sont magnifiquement mises à l’honneur grâce à la photographie de Sam Chiplin, déjà à l’œuvre dans des films comme «The Stranger» (2022), ou «Penguin Bloom» (2021).

Le Down Under est le théâtre du magnifique comme du tragique. Un écrin de nature exceptionnel, témoin d’une succession de malheurs pour des vies damnées. Le sublime et le terrible cohabitent, appuyant encore plus les forces antagonistes peuplant le récit. Créée et écrite par Sarah Lambert, la série offre de très beaux plans dans cette nature qui joue les premiers rôles. Des paysages côtiers à la campagne, en passant par le bush australien, «Les Fleurs sauvages» est une immersion dans le sauvage et les éléments naturels. Les fleurs surtout, piliers du récit, se révèlent le moyen de communication privilégié de toutes celles qui ne peuvent pas formuler verbalement leurs maux. Un langage tristement poétique.

«Les Fleurs sauvages» © Amazon Studios

Les femmes de la série

«Les Fleurs sauvages» s’intéresse à l’héritage familial, la façon dont un drame en entraîne un autre, et comment l’histoire se répète inexorablement. Centrée sur des trajectoires féminines, la série déballe une brochette d’actrices de talent, à commencer par la jeune Alyla Browne qui se glisse sous les traits d’Alice enfant. La fillette livre une performance remarquable aux côtés d’actrices plus expérimentées, telles qu’Alycia Debnam-Carey, vue notamment dans la série «Les 100», Asher Keddie, aperçue dans la série «Nine perfect strangers» aux côtés de Nicole Kidman, ou encore Leah Purcell et Frankie Adams. Une mention toute spéciale à Sigourney Weaver. Seule actrice américaine parmi un casting exclusivement australien, elle brille dans ce rôle aux diverses nuances taillé sur-mesure pour elle.

Si la construction de l’intrigue reste globalement assez classique, avec des flashbacks venant éclaircir les zones d’ombre et amenant les spectateurs à comprendre les motivations de chaque protagoniste, la série n’en reste pas moins captivante, moins dans ce qu’elle révèle sur les personnages que dans la façon dont chacun tente de se reconstruire en empruntant le chemin du pardon et de la rédemption. Filmé avec beaucoup de finesse, «The Lost Flowers of Alice Hart» est le petit régal sériel à ne pas manquer cet été.

4,5/5 ★

La saison 1 de la série «Les Fleurs sauvages» est à découvrir à partir du 4 août sur Amazon Prime Video.

Bande-annonce de «Les Fleurs sauvages»

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