Critique30. Januar 2024

Critique d’«Expats» sur Prime Video, un Hongkong magnifié au cœur d’une série stérile

Critique d’«Expats» sur Prime Video, un Hongkong magnifié au cœur d’une série stérile
© Amazon MGM Studios

L’actrice australienne Nicole Kidman embarque pour Hongkong et présente «Expats», sa nouvelle série. Un projet plein de promesses, mais empêtré dans sa volonté de perfection.

Suite à un drame, Hilary (Sarayu Blue), Margaret (Nicole Kidman) et Mercy (Ji-young Yoo), américaines expatriées à Hongkong, voient leur destin s’entremêler. Dans leur petite communauté où les tragédies des uns font les choux gras des autres, les trois femmes vont devoir apprendre à doucement se reconstruire.

En 1997, après plus de 150 ans de domination britannique, Hongkong est rétrocédé à la Chine en tant que région administrative spéciale. Un événement marquant à l’origine de plusieurs crises internes, dont la «révolte des parapluies», en 2014, qui s’oppose aux réformes du gouvernement chinois et sert de toile de fond à la série.

Mais si Mercy, Hilary et Margaret aperçoivent de-ci de-là ces manifestations historiques, leur statut d’expatriées ne les confronte que rarement à cette réalité du quotidien de la population hongkongaise. Du haut de leurs appartements de luxe, les deux dernières se mélangent peu aux locaux. Un clash social que l’autrice coréo-hongkongo-américaine Janice Y. K. Lee capture dans son ouvrage «The Expatriates» en 2016, un best-seller adapté aujourd’hui par Lulu Wang pour Prime Vidéo.

Acclamée en 2019 pour son magnifique long métrage «L’Adieu» avec l’actrice Akwafina, la cinéaste enfile ici les multiples casquettes de créatrice, productrice, réalisatrice et scénariste pour offrir une minisérie superbement esthétique. À la photographie, elle retrouve Anna Franquesa-Solano qui, de ses tonalités désaturées, magnifie l’image et capture un Hongkong onirique qui pousse à la flânerie.

Critique d’«Expats» sur Prime Vidéo, un Hongkong magnifié au cœur d’une série stérile
Sarayu Rao dans «Expats» © Amazon MGM Studios

Dans ces paysages de cartes postales, Nicole Kidman - également productrice -, Sarayu Blue et Ji-young Yoo incarnent ces trois expatriées. Le talent de Kidman n’est plus à prouver, mais une certaine neutralité dans ses expressions pourra de temps en temps déranger. Ji-young Yoo et, surtout, Sarayu Blie se plongent corps et âme dans leurs personnages. Leurs performances, naturelles et puissantes, se savourent.

Mais l’agréable distribution compense encore difficilement une réalisation souvent trop lisse et stérile. Les deux premiers épisodes, en accès depuis le 26 janvier sur Prime Videos et d’une cinquantaine de minutes chacun, prennent un certain temps pour poser le décor et construire leur atmosphère. Une volonté louable de perfection qui pourra facilement pousser l’intérêt des spectatrices et des spectateurs à se rétracter.

Pourtant, doucement, une véritable curiosité éclot, enfin, le long du deuxième épisode et laisse espérer un futur plus reluisant. Et, pris au jeu, nous ne pouvons qu’attendre, intrigués, les quatre prochains épisodes, au rythme d’un par semaine, pour découvrir si Lulu Wang réussit vraiment à remplir ses promesses.

3/5 ★

Disponible sur Amazon Prime Video depuis le 26 janvier.

Bande-annonce d'«Expats»

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