Critique1. September 2023

Critique de «Super bourrés», un récit initiatique rural à la française

Critique de «Super bourrés», un récit initiatique rural à la française
© Sister Distribution

Pour son premier long métrage, Bastien Milheau vadrouille dans sa région natale et conte une soirée bien particulière dans la vie de deux adolescents.

C’est la dernière journée de cours pour les lycéens du petit village de campagne de Janus (Pierre Gommé) et Sam (Nina Poletto). Afin de célébrer cette étape de leur existence, les élèves de leur classe décident d’organiser une soirée et demandent aux deux meilleurs amis de s’occuper de l’achat des bouteilles d’alcool. Mais lorsque l’argent disparaît, ils vont devoir trouver une alternative.

Pour «Super bourrés», le jeune Toulousain Bastien Milheau s’inspire de son vécu et offre un extrait de vie d’une jeunesse éloignée des habituelles paysages urbains. L’existence campagnarde bat à un rythme bien différent de celui de la ville, le réalisateur scénariste, qui a passé sa scolarité dans ces paisibles décors, en est parfaitement conscient et pose sa caméra dans le département du Gers. Le temps de l’été 2022, il transforme plusieurs villages des environs en décors cinématographiques.

L’immensité des paysages brûlés sous le soleil d’été flatte l’écran par la chaleur de ses couleurs jaune et orange. Confronté aux spécificités du lieu, le public se laisse porter par la vision des vergers, des tracteurs, des animaux et par la douce mélodie propre à l’accent des environs et au chant des cigales. Agréablement, la période estivale se prolonge au son des compositions d’Alexi Rault. Et que serait le Sud-ouest de la France sans la voix si reconnaissable de Francis Cabrel ?

© Sister Distribution

Jusque dans le titre - qui n’est pas sans rappeler «SuperGrave» de 2007, avec Jonah Hill et Michael Cera - les références cinématographiques sont manifestes. En effet, de «Booksmart» à «Dazed and Confused», nombreuses sont les dernières nuits entre amis à la fin du lycée illustrées cinématographiquement Outre-Atlantique. Si ce pendant francophone apporte une touche de fraîcheur au genre par sa ruralité, sa durée restreinte et ses péripéties limitées pourront laisser les spectatrices et les spectateurs sur leur faim. Heureusement, les blagues, sans briller par leur originalité ou leur intelligence, sont contrecarrées par l’énergie et la bonne humeur de la distribution.

Sur le devant de la scène, Nina Poletto est admirablement convaincante dans son tout premier rôle au cinéma. À ses côtés, le Parisien Pierre Gommé, enfile avec adresse le costume de Janus, maladroit et un peu loser. L’alchimie entre les deux est palpable et illustre joliment une amitié sans ambiguïté. Pour les accompagner, Barbara Schulz et Vincent Moscato, dans le rôle des parents, crèvent l’écran et apportent un peu de piquant. Et si l’histoire aurait mérité d’être bien plus approfondie, «Super bourrés» dépeint, sans finesse, mais avec bon cœur, un passage à l’âge adulte inévitable à travers un sympathique récit d’amitié.

3,5/5 ★

Depuis le 30 août au cinéma

Plus d'informations sur «Super bourrés»

Bande-annonce de «Super bourrés»

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