Critique6. Dezember 2023

Critique de «Migration», un drôle de canard boiteux

Critique de «Migration», un drôle de canard boiteux
© Universal Pictures International Switzerland

Après le succès retentissant de «Super Mario Bros.» le film en début d’année, le dernier-né du studio Illumination quitte fièrement le nid tout en rencontrant quelques turbulences.

(Un article de Damien Brodard)

La famille Colvert n’avait encore jamais quitté son étang pour migrer comme les autres canards. Désireuse de briser sa routine, Pam (Elizabeth Banks) convainc Mack (Kumail Nanjiani) de partir pour les plages de Jamaïque avec leurs deux enfants, Dax (Caspar Jennings) et Gwen (Tresi Gazal), tout en étant contraints d’emmener l’oncle Dan (Danny DeVito). Commence alors un long périple rempli de rencontres inattendues qui resserreront les liens de la petite famille.

Loin de leur univers phare des «Moi, moche et méchant» (2010-2017), le studio Illumination introduit à son public de nouveaux personnages loufoques pour faire rire petits et grands. Une fois de plus, le savoir-faire technique des équipes chargées de l’animation fait mouche grâce à une ribambelle de volatiles tous plus improbables les uns que les autres. D’un vieux canard à embonpoint, à un gang de pigeons new-yorkais, en passant par un couple de hérons psychopathes, tout est sujet à s’en payer une bonne tranche. Si l’humour bon enfant qui en découle oscille entre la farce réjouissante et irritable, il est regrettable de constater qu’Illumination ne parvient toujours pas à s’affranchir d’un schéma monotone s’apparentant à un simple enchaînement de saynètes comiques.

© Universal Pictures International Switzerland

La famille Colvert est certes attachante, cependant, on a l’impression de les avoir déjà tous rencontrés dans d’autres films, en mieux développés. Il en va de même pour la réalisation qui, lorsqu’elle ne se contente pas d’être programmatique, propose quelques séquences impressionnantes et agréables à l’œil, bien que cela ne reste que de l’ordre de l’attraction, vide d’intérêt narratif. Ces gentils canards, incarnés par une distribution vocale respectable, gagnent toutefois en sympathie au fil de leurs pérégrinations, en planant avec entrain sur les rythmes d’une musique signée John Powell.

Avec les années, le studio américain a parfait sa technique et son tempo : il lui reste désormais à lier le tout avec un récit moins superficiel qu’à son habitude. En bref, ce Migration demeure un divertissement mignonnet, mais ne représente rien de plus qu’un petit moment amusant qui ne casse pas trois pattes à un canard (désolé, mais il fallait bien la placer tôt ou tard).

3/5 ★

Le 6 décembre au cinéma.

Plus d'informations sur «Migration»

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