Critique6. Dezember 2023

Critique de «Panda», Julien Doré en Hercule Courgette de Camargue

Critique de «Panda», Julien Doré en Hercule Courgette de Camargue
© RTS

Julien Doré incarne un flic qui s’est mis au vert en Camargue. On décrypte «Panda», une mini-série TF1 disponible sur Play RTS.

Suite à un drame, Victor Pandaloni, ou «Panda» (Julien Doré) - il insite sur le surnom -, a quitté ses fonctions dans la police pour devenir pacifiste et accessoirement barman. Devenu maître yoga, néo-hippie, adepte des smoothies et des huttes à sudation, le terrain paraît bien loin. Mais alors qu’une jeune femme est retrouvée assassinée, «Panda» - qui ne peut plus contenir son goût de l’investigation - lâche ses méditations sur la plage pour reprendre du service aux côtés de la capitaine Lola (Ophélia Kolb). À vélo et sans armes évidemment !

Après son entrée au cinéma avec «Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d'amour» de Pascal Thomas, une enclave black metal dans «Pop Redemption» et un passage dans la série «Dix pour cent», Julien Doré tient enfin le rôle principal d’une série qui lui est principalement dédiée. Créée par Thomas Mansuy (à qui l’on doit notamment «Killer Coaster» sur Prime Video) et Mathieu Leblanc («Les Rivières pourpres»), «Panda» devient alors un terrain de jeu pour développer la vision pop et légère de «Coco Câline» - titre sorti en 2017 aux 77 millions de vues sur YouTube, dans lequel un Julien Doré en costume de panda dansait nonchalamment dans un décor de plage.

© RTS

Référence avouée d’un concept qui avait matière à faire sourire, son reboisement en format sériel manquera de levain. Conscient de son empreinte carbone et fin défenseur de la cause animal, si ses méthodes amuseront un temps, Victor Pandaloni cristallise en réalité une vision plate et caricaturale d’un barbouze devenu l’incarnation d’une certaine forme d’écologie. Crossover pour le moins désarmant, voilà que la farce de 2017 se retrouve au service d’une série policière. Vous ne l’attendiez (presque) pas, France Télévisions la fait !

Si le mental désastreux et le manque de soutien psychologique du personnel de police aurait bien mérité la tribune du service public (des thèmes que l’on retrouve dans «Polisse», «La Nuit du 12» ou encore «True Detective»), la série est bien trop obnubilée par son pâle personnage principal pour nous emporter véritablement du côté de l’humour et des enquêtes policières. Julien Doré passe son temps à interrompre et à psychanalyser sa partenaire, incarnée par une excellente Ophélia Kolb (croisée dans «Tapie» sur Netflix), dans un rôle malheureusement lésé par le duo de créateurs.

Le chanteur Maxence et l’emblématique Gustave Kervern nageront, eux aussi, sans éclats, et assortissent tout de même leurs partitions de quelques illuminations bien senties. Mais rien n’y fera, ni la voix suave de son interprète, ni la houle de la Camargue au crépuscule, ni les compositions du musicien Adrien Durant, ni le talent indéniable des personnages secondaires qui ne servent ici que de faire-valoir. Il manquera à la série une véritable ambition scénaristique au-delà de son interprète principal.

2/5★

La mini-série est actuellement disponible sur france.tv et RTS Play.

Bande-annonce de la série «Panda»

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