Kritik21. Februar 2023

Berlinale 2023 : «Passages» - Un triangle amoureux sous le ciel de Paris

Berlinale 2023 : «Passages» - Un triangle amoureux sous le ciel de Paris
© SBS Productions

Ira Sachs est un habitué de la Berlinale. Sept ans après son long métrage «Brooklyn Village», il est de retour sur le tapis rouge dans la sélection Panorama avec «Passages».

Tomas (Franz Rogowski) et Martin (Ben Whishaw), en couple depuis de nombreuses années, vivent dans un appartement parisien. Alors que leur relation commence à s’essouffler, Tomas se réfugie dans les bras d’Agathe (Adèle Exarchopoulos), une jeune institutrice.

Après «Keep the Lights on» en 2012 ou encore «Love is strange» en 2014, Ira Sachs collabore une cinquième fois avec le scénariste brésilien Mauricio Zacharia. Ensemble, ils offrent un long métrage admirablement exécuté sur la complexité des relations et des sentiments. Intrigués, nous suivons Tomas et l’observons papillonner entre deux relations, emporté dans le tourment de ses émotions.

Dictés par un nombrilisme et un narcissisme apparents, le personnage et ses choix paraissent exaspérants. Mais l’acteur allemand Franz Rogowski hypnotise à chacune de ses apparitions, et malgré notre irritation, nous commençons, petit à petit, à nous reconnaître dans cet homme, ses hésitations, son besoin d’amour. Pour l’accompagner à l’écran, l’anglais Ben Whishaw, touchant, et la française Adèle Exarchopoulos, vibrante, complètent ce trio solaire, brillants dans les rôles de Martin et d’Agathe.

73e Berlinale : «Passages» - Un triangle amoureux sous le ciel de Paris
Adèle Exarchopoulos et Franz Rogowski dans «Passages» © SBS Productions

Un jeu tinté de naturel, accentué par des dialogues sans détours superficiels, mais toujours au plus près de la réalité. Et s’ils se perdent quelques fois derrières l’accumulation des sons du quotidien, ce n’est que pour être surpassés par un langage corporel merveilleusement exécuté. Car le moindre regard, le plus petit geste, vaut souvent bien mieux qu’un long discours, et cela Ira Sachs le sait parfaitement.

Les nombreux instants charnels, loin de se parer d’un simple voyeurisme, joue sur la connexion palpable de ses protagonistes, parfois mis à nu, mais jamais dans l’excès. Des corps le reste du temps habillés avec soins par la cheffe costumière Khadijia Zeggaï qui participe, grâce à d’excellents choix vestimentaires, à une illustration claire et frappante de chaque personnalité. Ainsi, du début à la fin, Passages fascine et éblouit pour un drame relationnel passionnant.

4,5/5 ★

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