Robert Altman est décédé

Robert Altman, l'un des plus grands cinéastes de ces 40 dernières années, est décédé lundi soir dans un hôpital de Los Angeles. Il était âgé de 81 ans.

Après s'être fait la main dans les années 50 et 60 à la télévision en réalisant de nombreux épisodes de fameuses séries TV telles que «Alfred Hitchcock Présente» ou encore «Bonanza», Robert Altman se consacre à partir de la fin des sixties au grand écran uniquement. Au cours des années 70, Altman aligne une impressionnante série de chefs-d'oeuvre, qui font voler en éclat bon nombre de genres propres au cinéma américain: en pleine période de Viet-Nâm, «MASH» montre des médecins militaires plus intéressés à faire de blagues de lycéens qu'à prendre le conflit au sérieux, «Brewster Mcloud» suit les mésaventures d'un adolescent rêvant de voler, le premier coup de feu intervient dans le western «John McCabe» n'intervient qu'après une heure et demie de film, «Le privé» revisite magistralement le monde de Raymond Chandler, «California Split» voit deux losers perdre de l'argent aux jeux de hasard, «Nashville» tire à boulet rouge sur le monde de la musique country tandis que «Buffalo Bill et les Indiens» en fait de même sur le mythe du célèbre cow-boy. Dans les années 80, Altman réalisera des films d'inégale valeur, ayant presque tous en commun de se ramasser au box-office, et ce, jusqu'à son fracassant come-back, au début des années 90, avec le sublime «Short Cuts», «The Player» et «Prêt-à-porter». Dans ces deux dernières oeuvres, Altman portait un regard sans concession sur le monde du cinéma et de la mode. Détesté et fui par les Majors (qu'Altman avait désigné responsables des attentats du 11 septembre, les superproductions hollywoodiennes truffées d'explosions ayant servi de source d'inspiration aux terroristes d'Al Qaeda selon lui), le plus anti-américain des réalisateurs américains s'est éteint lundi soir à l'âge de 81 ans dans un hôpital de Los Angeles.