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Meryl Streep, le drame d’une vie pour un conte universel

Théo Metais
News: Théo Metais

Cette semaine, Meryl Streep est à l’honneur dans Florence Foster Jenkins. Elle y interprète un rôle fantasque, celui d’une cantatrice aux mélodies approximatives, épaulée d’un imprésario des plus bancales. Au cinéma elle est cette dame de fer, ce diable de luxe au visage angélique et sans nul doute, l’une des plus brillantes comédiennes modernes. L’occasion pour Cineman de revenir sur ses débuts et le rôle pour lequel elle obtiendra son premier Oscar en 1980 : Kramer contre Kramer.

Meryl Streep, le drame d’une vie pour un conte universel

C’est une muse néo-classique

Au milieu des années 70, Meryl Streep s’illustre au théâtre entre les vers de Shakespeare et Tchekov. Sur les planches émane déjà une douceur polaire. Ce teint pâle, cette fraîcheur et la grâce des muses néo-classiques. Dans “Mesure for Mesure”, John Cazale succombera aux plus simples observations du coeur. Elle a 27 ans, lui, de 14 ans son aîné. «Il ne ressemblait à personne, il avait cette compassion, cette curiosité et cette humanité si particulière» décrira-t-elle. A force de proses et de littérature, les deux troubadours s'éprirent du charme des romances pour vivre la leur.

En 1977, alors qu’il vient de décrocher un rôle dans l’illustre Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino, l'acteur souffre d'un cancer du poumon en phase terminale. Meryl Streep confiera plus tard «Je suis inquiète tout le temps, mais je fais semblant d'être joyeuse, ce qui est plus épuisant mentalement, physiquement et émotionnellement que n'importe quel rôle que j'ai eu à jouer». Elle obtiendra un rôle avec Cimino pour être à ses côtés. Mais John s’épuisera d’une dernière fièvre en mars 1978, la laissant seule dans les bras de sa consécration à venir. Elle emporte un Emmy pour Holocauste, une nomination aux Oscars pour Voyage au bout de l'enfer et le rôle dans Kramer contre Kramer, pour lequel elle obtiendra l’oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.

Kramer contre Kramer

En 1979, Robert Benton adapte l’ouvrage d’Avery Corman : Kramer contre Kramer et une population s’émeut du divorce de Joanna (Meryl Streep) et Ted (Dustin Hoffman) et de ce duel judiciaire acharné pour la garde de leur fils Billy. Pourtant, l’histoire est d’une moderne banalité. Une femme délaissée qui sous les traits d’une amante déchue devient une ménagère exemplaire. Lui, le brillant publicitaire persiste dans son projet aveugle d’époux carriériste. De leurs amours ne restent que les politesses maritales. Alors, le coeur et les larmes s’affolent, les envies d’ailleurs aussi et Joanna s’éclipsera 18 mois emportant avec elle les mystères du pain perdu :

Un divorce, parmi tant d’autres et pourtant il ne reste que le leur

Laissé aux pieuvres des cartables et des garderies, Ted deviendra une mère, du moins un père, incarnant cette nouvelle idée de la famille. Dustin Hoffman est émouvant de sincérité. Lui aussi obtiendra un oscar, celui du meilleur acteur. C’est un triptyque familial bouleversant où nul n’est épargné par la sévérité des âmes en peines. Les nuances des acteurs lui confèrent une aura d’une incroyable véracité. Un divorce, parmi tant d’autres et pourtant il ne reste que le leur. Un film, un classique, comme le portrait d’une époque. En 1978, Meryl s’effondre de perdre John Cazale et au petit bal des amours perdus, lorsque le soir se penche sur ceux qui se sont aimés, la tragédienne Meryl transpose les larmes d’une vie en un conte universel.

Bande-annonce :

15 juillet 2016

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