Carrie Fisher: L'héroïne de “Star Wars” rejoint les étoiles

Il n’y a pas si longtemps, dans une galaxie pas si lointaine, nous apprenions avec stupeur la violente crise cardiaque de la mythique princesse Leia lors d’un vol Londres-Los Angeles, c’était le 23 décembre. Bien que penaudes, les nouvelles de sa mère, l’actrice Debbie Reynolds, se voulaient rassurantes. Alors, quelques jours suffiront à nourrir des espoirs contraires au diagnostic. Mais les walkyries s’acharnent et le 27 décembre, Carrie Fisher succombera aux séquelles de son accident cardiaque, à l’âge de 60 ans.

Enfant du gynécée de Beverly-Hills, fille de crooner et d’une mère qui , le temps d’une chanson sous la pluie côtoyait Gene Kelly, la vie de Carrie ressemble à celle d’un spectacle hollywoodien. Elle se passionne pour la littérature pourtant, l’histoire sera toute autre, comme prédestinée. A 15 ans, elle jouera à Broadway dans “Irene”, aux côtés de sa mère, en 1975, elle croisera la route de Warren Beatty dans Shampoo. Puis, en 1976 sonneront les prémisses de la saga Star Wars. Viendront ensuite, L’empire contre-attaque (1980) et Le Retour du Jedi (1983), consécration du bikini aux tentures dorées, cet ultime argument à l’encontre du burkini ! Carrie Fisher, alors propulsée icône du cinéma mondial n’en restera pas moins dans l’ombre de son partenaire à l’écran et amant Harrison Ford. Tueuse psychopathe dans Les Blues Brothers, épouse de Tom Hanks dans Les Banlieusards, avec un détour chez Woody Allen dans Hannah et ses soeurs, la suite de sa carrière aura pourtant une envolée modeste.

Mais une pluie de cendres noires s’abat sur les années 80... Accro aux analgésiques et à l’alcool, Carrie Fisher divorce de Paul Simon. Elle purgera ses tourments de maniaco-dépressive en désintoxication, lui étanchera sa mélancolie avec l’album “Graceland” sorti en 1986. Puis, elle s’offrira un retour à la littérature en publiant son roman “Postcards From The Edge”: un succès en librairie porté à l’écran en 1990 avec Meryl Streep et Shirley MacLaine. Puis, l’actrice deviendra scénariste, oeuvrant notamment sur Austin Powers, ou plus récemment Maps to The Stars de David Cronenberg. Enfin, entre 2008 et 2010, elle jouera un spectacle autobiographique (Wishful Drinking) dans lequel elle exposera avec un humour corrosif ses déboires avec la psychiatrie et la notoriété.

“C'était sa valse, sa danse, tourbillonnante comme des pensées d'amour qui bondissent dans le coeur d'un poète” écrivait Flaubert. Cette valse fût sa vie ; une vie où elle mêlera frasques addictives, célébrités et passions enivrées. Cette valse était une ritournelle hollywoodienne, mais surtout un tango foudroyant pour celle qui vient de rejoindre nos étoiles.