Critique22. März 2024

«Hors-saison» de Stéphane Brizé, les souvenirs d’un amour interrompu

«Hors-saison» de Stéphane Brizé, les souvenirs d’un amour interrompu
© Xenix Filmdistribution GmbH

Scénariste-réalisateur, Stéphane Brizé se tourne vers le genre romantique et met en scène le Français Guillaume Canet et l'Italienne Alba Rohrwacher dans les rôles de deux anciens amants rongés par les fantômes de leurs sentiments.

Mathieu (Guillaume Canet) est un acteur célèbre. En crise, après avoir quitté spontanément un projet théâtral, il décide de se ressourcer dans un centre thermal près d’un petit village balnéaire. Le hasard veut que ce soit là qu'habite Alice (Alba Rohrwacher), une de ses anciennes compagnes qu’il a quittée brusquement 15 ans auparavant. Alors qu’ils reprennent contact, les deux se rendent à l'évidence : leur histoire est loin d'être terminée.

En 2021, avec le long métrage «Un autre monde», Stéphane Brizé concluait sa trilogie sur le monde du travail, débutée en 2009 avec «La loi du marché» et portée par Vincent Lindon. Pour son nouveau projet, le réalisateur change de registre et se lance dans une tragi-comédie douce-amère. Au scénario, il est aidé de Marie Drucker, qu’il avait dirigée devant la caméra dans «Un autre monde». Ensemble, ils composent des dialogues agréablement construits, qui pourraient tout aussi bien être déclamés sur scène, grâce à leurs tonalités particulièrement théâtrales. Il ne fallait rien de moins que le talent de ses protagonistes pour compléter le tout.

Dans le rôle d'un acteur en crise, Guillaume Canet est de toute évidence en terrain connu. Il donne de sa personne et offre une performance particulièrement naturelle. Mais c'est sans aucun doute Alba Rohrwacher qui vole la vedette. L'actrice italienne, qui rayonnait déjà dans les longs métrages de sa sœur Alice Rohrwacher, est, une nouvelle fois, merveilleusement solaire et emprunt d’une fragilité bouleversante. Et de cette collaboration naît une plongée particulièrement touchante dans les souvenirs d’une relation passée.

L’œuvre se veut contemplative et intimiste. Patiemment, doucement, les scènes se dévoilent et s’étirent, par moment un peu trop longtemps, dans leur observation des sentiments propres à ses protagonistes. La musique omniprésente de Vincent Delerm accompagne agréablement chaque instant. Quelques touches stylistiques plutôt originales traversent l’œuvre : le contenu des messages échangé se présente un peu à la manière des textes utilisés dans les films mués, inscrit au centre de plans noirs, ou encore l’interview, très personnel, d’une dame âgée qui zoom à chaque seconde pour prendre de plus en plus de place à l’écran. Et si à trop vouloir creuser les sentiments, le long métrage en devient pesant, la présence de sa distribution et des dialogues léchés permettent de profiter d’un agréable divertissement.

3,5/5 ★

Plus d'informations sur «Hors-saison»

Bande-annonce de «Hors-saison»

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