Harry Belafonte, 6 films pour redécouvrir le «Roi du calypso» au cinéma

Crooner de légende, militant, défenseur des droits civiques, l’acteur et chanteur s’est envolé mardi 26 avril pour son dernier acte à l’âge de 96 ans.

(Article de Maxime Maynard, et Théo Metais)

Artiste proche de Martin Luther King Jr. et de Nelson Mandela, Harry Belafonte naît à Harlem en 1927, puis grandit un temps en Jamaïque. Aux débuts de sa toute jeune carrière et sous la coupe du dramaturge Erwin Piscator, il fait ses gammes aux côtés de Marlon Brando et de Tony Curtis. Plus tard dans l’Amérique ségrégationniste des années 50, ses œuvres et son combat ont fait tomber les barrières, mettant en marche un changement social.

Une carrière historique, éclectique et toujours engagée pour le crooner à la gueule d’ange, récompensée notamment par les plus grands titres de l’industrie du divertissement (Emmy, Grammy, Oscars…). Le New York Times se souvient d’ailleurs : «pendant quelques années, personne dans le monde de la musique, Noir ou Blanc, n’a été plus grand que lui.»

Au cinéma, il passe du thriller, à la comédie, et son ascension musicale met en lumière le jazz évidemment, mais surtout la musique africaine et le calypso. L’un de ses plus célèbres refrains étant sans doute «Day-O (The Banana Boat Song)», immortalisé notamment dans «Beetlejuice» de Tim Burton. L’occasion de revenir sur 6 films afin de (re)découvrir l’envergure de cet immense artiste.

1 - «BlacKkKlansman» (2018)

De Spike Lee

Dans «BlacKkKlansman», Harry Belafonte incarne une vénérable figure du mouvement des droits civiques qui scande «Black Power» alors que l’histoire est en marche. Devant la caméra de Spike Lee, le film se fait le récit de Ron Stallworth (John David Washington) ce policier noir qui, dans les années 70, infiltre les suprématistes blancs du Ku Klux Klan.

A (re)découvrir en VOD

2 - «Le Coup de l'escalier» (1959)

De Robert Wise

Un classique du film noir signé de Robert Wise. Dans «Le Coup de l'escalier» («Odds Against Tomorrow» en VO), Harry Belafonte a tout juste 30 ans. Il incarne un certain Johnny Ingram, un crooner à la voix d’or, mais criblé de dettes, qui se retrouve dans les manigances d’un cambriolage aux côtés d’un certain Earle Slater (Robert Ryan), un flic véreux et raciste.

Disponible en DVD

3 - «Beetlejuice» (1988)

De Tim Burton

Si l’ambiance sombre des œuvres du réalisateur Tim Burton paraît bien éloignée des rythmes entraînants propres au style musical calypso, la rencontre des deux a pourtant marqué le public des années 80. Que serait «Beetlejuice» sans cette cultissime scène du dîner et la possession musicale du personnage de Delia (Catherine O’hara) et de ses invités sur l’hypnotisant «Day-O (The Banana Boat Song)» ? Un grand moment gravé dans l’Histoire du cinéma qui a fait rentrer le grand Harry Belafonte dans la culture populaire d’une nouvelle génération.

A (re)découvrir en VOD

4 - «The Black Power Mixtape 1967-1975» (2011)

De Göran Olsson

Un essai cinématographique de renom sur le mouvement des Black Panthers tiré d’archives journalistiques des années 60. Au cœur de ce documentaire passionnant, on croise notamment Erykah Badu, Harry Belafonte ou encore Angela Davis sur des captations en 16 mm inédites et des interviews contemporaines. Entremêlé de musique, «The Black Power Mixtape 1967-1975» se fait le miroir d’une époque et de la lutte des afro-américain.e.s.

A (re)découvrir en accès libre sur archive.org

5 - «Carmen Jones» (1954)

De Otto Preminger

En 1954, Harry Belafonte incarne un charmant G.I aux côtés de l’étincelante Dorothy Dandridge, première nomination aux Oscars dans un rôle principal pour une actrice afro-américaine, dans une réécriture historique de l'opéra Carmen de Bizet. Sur une mise en scène d’Otto Preminger, ce classique portait aussi sur grand écran une distribution entièrement composée d'actrices et d’acteurs Noirs américain.e.s.

A (re)découvrir en VOD

6 - «C’est assez noir pour vous ?!?» (2022)

De Elvis Mitchell

Documentaire Netflix sorti en novembre 2022, dans «C’est assez noir pour vous ?!?» l’historien et critique Elvis Mitchell retrace l’évolution et l’impact du cinéma noir, de ses origines jusqu’à la blaxploitation des années 70. L’occasion de croiser et d’entendre des artistes de renom comme Whoopi Goldberg, Laurence Fishburne, Suzanne de Passe ou encore Harry Belafonte, évidemment, ici dans l’une de ses dernières apparitions.

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