Critique30. April 2024

Critique de «Fiasco», nom prémonitoire pour la nouvelle série Netflix?

Critique de «Fiasco», nom prémonitoire pour la nouvelle série Netflix?
© 2023 Netflix, Inc

Après «Family Business», Igor Gotesman revient sur Netflix avec «Fiasco», une mini-série comique cocréée par Pierre Niney.

(Une critique de Kilian Junker)

Raphaël (Pierre Niney) s’apprête à réaliser son plus grand rêve: tourner son tout premier film. Mais le réalisateur un peu niais ne s’attend pas à l’avalanche de catastrophes qui s’apprête à lui tomber dessus, dont la pire, l’arrivée d’un corbeau qui tente de faire chanter la production. Il menace en effet de diffuser une vidéo trafiquée, où Raphaël tient des propos ouvertement misogynes sur son actrice principale. De quoi faire couler tout le projet…

Et en plein #metoo français, le scénario de «Fiasco» parait assez maladroit: un réalisateur naïf voit son film tué dans l’œuf par la diffusion d’une vidéo malhonnêtement montée prouvant sa prétendue misogynie. Provocation ou bêtise? L’interrogation reste ouverte, mais passons… «Fiasco» documente de l’intérieur les multiples catastrophes s’abattant sur ce tournage, avec un filmage caméra au poing s’inspirant évidemment de «The Office». Côté casting, la série pique les têtes de gondoles du renouveau de l’humour français, que l’on retrouvait notamment dans «La Flamme» de Jonathan Cohen. Au programme, un casting XXL : Niney évidemment, mais aussi François Civil, Géraldine Nakache ou encore Vincent Cassel pour ne citer qu’eux.

Critique de «Fiasco», nom prémonitoire pour la nouvelle série Netflix?
Pierre Niney, Géraldine Nakache et Pascal Demolon dans «Fiasco» © 2023 Netflix, Inc.

La grosse différence entre ces références et «Fiasco», c’est que cette dernière s’ancre fortement dans l’ordre scénaristique de base. Construction d’une tension bien artificielle, cliffhangers à répétition, intrigue tirée par les cheveux, … Cette architecture conventionnelle rend la série bien plus figée que ses inspirations et lui accorde moins de marge de manœuvre au niveau de ses situations comiques. Et force est de constater : «Fiasco» est bien moins drôle, résolument moins absurde et beaucoup plus conventionnelle que ses références. Surnagent alors quelques moments vraiment désopilants (Djimo n’apparait que peu, mais marque pourtant «Fiasco» de ses scènes comiques les plus réussies) et une intéressante plongée dans les coulisses d’un tournage… Trop peu pour tout à fait sauver la mini-série du fiasco qu’elle annonçait dès son titre.

2/5 ★

Une série disponible à partir du 30 avril.

Bande-annonce de «Fiasco»

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