Critique29. November 2023

Critique de «L’Arche de Noé», Valérie Lemercier pour la réinsertion des personnes queer

Critique de «L’Arche de Noé», Valérie Lemercier pour la réinsertion des personnes queer
© Pathé Films AG

Une plongée par la fiction dans le milieu de l’associatif LGBTQ+ en France, voici ce que propose Bryan Marciano. Le réalisateur fait le pari de la comédie dramatique pour, selon ses dires, éviter le pathétique et le film sur l’homosexualité. Pari tenu ? Pas si sûr.

(Une critique d'Eleo Billet)

Un jour, Alex (Finnegan Oldfield) débarque pour faire ses heures de travail d’intérêt général dans l’association gérée par Noëlle (Valérie Lemercier) et ses collègues. La structure accueille pour six mois de jeunes adultes queer, mis à la rue par leurs proches. À leur contact, Alex va se découvrir un but, tout en interrogeant la façon de faire de Noëlle.

Pour son premier long métrage, Bryan Marciano peut compter sur Valérie Lemercier, remarquable, pour embrasser le rôle de Noëlle en femme d’action. L’autre réussite du film est la direction des jeunes comédiens : Jade Dubois, Djanis Bouzyani et Victor Mermaz comptent parmi les interprètes les plus justes et convaincants de «L’Arche de Noé». Et il leur en fallait du talent pour se démarquer au milieu de 17 personnages manquant de place pour exister.

Critique de «L’Arche de Noé», Valérie Lemercier pour la réinsertion des personnes queer
Finnegan Oldfield dans «L’Arche de Noé» © Pathé Films AG

En effet, Bryan Marciano nous entraîne dans une bulle, où les jeunes présentés n’ont pas de passé, ni de futur d’ailleurs, si ce n’est en un job précaire et une vie solitaire. Difficile donc de rire de leurs maladresses ou de s’attacher à ces personnages, dépeints avec peu de finesse et beaucoup de clichés. Sans compter que ces jeunes subissent sans cesse des violences de la part des travailleurs sociaux, violences qui constituent l’un des nombreux angles morts du scénario. Bryan Marciano s’embourbe alors avec son écriture et peine, par la mise en scène, à faire jaillir l’espoir au milieu de tout ce pathos.

Le sujet de l’associatif queer d’aujourd’hui, peu traité au cinéma, était prometteur. Mais le film se désintéresse de son sujet en se concentrant trop sur le parcours d’Alex, éculé et sans originalité. Entre la lourdeur des métaphores autour de «L’Arche de Noé» et la conclusion, qui privilégie un statu quo décevant pour éviter à tout prix d’avoir un point de vue politique, le film fait presque un aveu d’échec. L’exécution comme les intentions auront coulé le film.

2/5 ★

À découvrir le 29 novembre au cinéma.

Plus d'informations sur «L’Arche de Noé».

Bande-annonce de «L’Arche de Noé»

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