Critique17. Mai 2023

Critique de «La Vie acrobate», l’équilibre retrouvé de Silke Pan

Critique de «La Vie acrobate», l’équilibre retrouvé de Silke Pan
© Outside the Box

Après avoir suivi la sportive et artiste Silke Pan dans sa traversée des Pyrénées en handbike, Coline Confort la retrouve pour son premier long-métrage documentaire. Un film empli d’espoir, qui raconte la reconstruction du corps et du cœur. Voici notre critique de «La Vie acrobate».

(Une critique d'Eleo Billet)

Silke Pan souhaitait, enfant déjà, monter sur scène sous les paillettes et les applaudissements. Devenue artiste de cirque, elle rencontre son mari, Didier, et vit son rêve d’équilibriste, trapéziste et contorsionniste. Un accident en 2007 la rend paraplégique et brise ses aspirations, mais pas son couple. Pour reprendre contact avec son corps et la nature, Silke Pan commence le handbike, se fait repérer et progresse jusqu’à effleurer les Jeux Olympiques. Pourtant, un jour de 2020, le cirque la rappelle et, pour la première fois depuis treize ans, elle remonte sur ses mains.

Comme nombre de personnes handicapées, Silke Pan connaît la douleur au quotidien, le corps qui n’obéit pas ou plus et le manque d’accessibilité des lieux publics. Le traumatisme également, le manque de souvenirs de l’accident surtout, et la question de la culpabilité qui forme comme un voile sur son couple. Mais elle est également sportive de haut niveau et, jusqu’à la pandémie, gagnait des médailles en compétition paralympique de handbike, soutenue tant qu’elle représentait la Suisse et acceptait de meurtrir un peu plus son corps avec les entraînements.

Critique de «La Vie acrobate», l’équilibre retrouvé de Silke Pan
Silke Pan dans «La Vie acrobate» © Outside the Box

Coline Confort a bien saisi le dilemme et la passion qui animent Silke Pan. L’introduction est pudique, lumineuse, même si les enjeux, entre dépassement de soi à tout prix et cet élan fou qui la pousse à revenir à sa flamme première, posés parfois maladroitement. Elle est la poudre, son mari l’étincelle, et un jour, elle s’enflamme et revit.

Sans misérabilisme, ni faire de Silke Pan un simple modèle de courage à destination des personnes valides, la réalisatrice capte cette renaissance physique, spirituelle, mais aussi amoureuse. Car La vie acrobate raconte aussi bien la femme qui redevient artiste que le couple qui reforme son duo. Court, trop peut-être, le film, en dépit de ses hésitations, mêle avec justesse, instants saisis sur le vif et vidéos d’archive. Alors, il touche au sublime lorsqu’enfin l’artiste redécouvre la puissance que son corps n’a pas oubliée.

3,5/5 ★

«La Vie acrobate» est à découvrir dès le 17 mai au cinéma.

Bande-annonce de «La Vie acrobate»

À lire aussi sur Cineman:

Cet article vous a plu ?


Commentaires 0

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement