News15. Mai 2024

Cannes 2024: «Le Deuxième acte», Quentin Dupieux emmêle réalité et fiction

Cannes 2024: «Le Deuxième acte», Quentin Dupieux emmêle réalité et fiction
© Agora Films Sàrl

Présenté en ouverture du 77 Festival de Cannes mardi 14 mai, le 13e film de Quentin Dupieux sort simultanément sur les écrans romands. Au programme : satyre de la société, humour absurde et casting de choc.

(Un texte de Marine Guillain depuis le Festival de Cannes 2024)

Un mois après la sortie de «Daaaaaali !» et environ six mois après celle de «Yannick», le prolifique Quentin Dupieux revient déjà faire rire le public avec «Le Deuxième acte», son 13e long métrage. Tourné dans le Périgord en décembre dernier, il réunit Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon et Raphaël Quenard. Quelques semaines avant la projection, le cinéaste avait annoncé qu’il ne donnerait aucune interview pour la promotion du film et qu’il était temps pour lui de «fermer mon clapet» : «J’ai envie de me taire. Non pas par lassitude ou prétention, mais simplement parce que ce film, très bavard, dit avec des mots bien choisis tout ce que j’ai envie de dire», a-t-il expliqué, précisant que le temps qu’il avait passé à parler aux médias ces dernières années était probablement supérieur à la durée de ses 12 films réunis.

Présent toutefois à la conférence de presse, mercredi 15 mai, celui qui est aussi connu sous le nom de Mr. Oizo dans la musique électronique, a précisé qu’il n’y avait pas de message fort à retenir de ses films: «L’humour est mon petit outil pour faire respirer les gens, dans une époque qui rend tout le monde marteau», a-t-il lâché. «Je préfère m’en amuser, sinon je me tire une balle. Ce film que je vous offre, c’est un bain relaxant, avec un peu d’acide dedans.»

Critique de «Le deuxième acte», Quentin Dupieux emmêle réalité et fiction
Louis Garrel et Vincent Lindon dans «Le deuxième acte» © Agora Films Sàrl

Dans «Le deuxième acte», David (Louis Garrel) demande à son ami Willy (Raphaël Quenard) de séduire Florence (Léa Seydoux), une femme qui lui court après mais pour qui il n’éprouve aucune attirance. Durant ce long plan séquence d’ouverture, Willy tient des propos peu adéquats sur l’homosexualité, la transidentité, le handicap… David a vite fait de le couper, c’est vrai, il ne peut pas s’exprimer comme ça, devant tout le monde, devant les caméras. C’est à ce moment que le public comprend la mise en abyme, avec laquelle Quentin Dupieux va s’amuser durant l’1h20 que dure son long métrage.

Besoin de gloire et de reconnaissance, sens de la vie, écroulement du monde, étrangeté du métier d’acteur, guerre d’égos, névroses, hypocrisie, agressions sexuelles, frontière entre fiction et réalité, intelligence artificielle… à travers des histoires et thématiques (trop) nombreuses, Quentin Dupieux se moque gentiment de l’industrie du cinéma, enfermée dans sa tour d’ivoire, et de la société en général. Avec une dose d’autodérision et sa fantaisie habituelle, il s’amuse des clichés et met des coups de pieds plutôt jouissifs dans la bien-pensance.

Critique de «Le deuxième acte», Quentin Dupieux emmêle réalité et fiction
Raphaël Quenard, Manuel Guillot et Vincent Lindon dans «Le deuxième acte» © Agora Films Sàrl

Bien que le soufflé retombe un peu durant la deuxième moitié, le réalisateur parvient comme à son habitude à nous surprendre, ne nous laissant jamais deviner où il va nous emmener. Pour finir, notons encore l’aptitude remarquable des comédiens et comédienne à passer d’un rôle à l’autre, dans des plans séquences d’une longueur impressionnante.

3,5/5★

A découvrir dès le 15 mai au cinéma.

Plus d'informations sur «Le Deuxième acte»

Bande-annonce de «Le Deuxième acte»

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