Article16. April 2024

Alex Garland, le cinéma comme fontaine de démence

Alex Garland, le cinéma comme fontaine de démence
© 2018 Paramount Pictures. All Rights Reserved / Natalie Portman et Alex Garland sur le tournage d'«Annihilation»

Aux portes des prochaines élections américaines, le dystopique «Civil War» du cinéaste Alex Garland, s’apprête à marquer l’année 2024 au fer rouge. L’occasion de revenir sur le parcours d’un cinéaste pour le moins singulier. Le saviez-vous?

Vamos a la Playa

De «28 jours plus tard» en 2002 à «Men», exactement 20 ans plus tard, dans la culture populaire, le cinéaste britannique Alex Garland s’est imposé comme une référence majeure du cinéma contemporain. Réalisateur et scénariste visionnaire, ambitieux, nous avons pourtant tendance à oublier qu’Alex Garland est aussi un illustre romancier. En témoigne une petite nouvelle publiée en 1996 alors qu’il n’est âgé que de 26 ans. Un premier roman intitulé «La Plage», dans lequel il y raconte l’histoire de trois jeunes qui s’exilent sur un archipel de la côté thaïlandaise pour y vivre des sensations fortes. Et c’est ce même roman qui sera adapté en 2000 par Danny Boyle dans un film éponyme avec Leonardo DiCaprio, Virginie Ledoyen et Guillaume Canet. De cette collaboration en naîtra une autre, et tout aussi emblématique: l’adaptation du scénario de «28 jours plus tard» par Danny Boyle avec Cillian Murphy.

Entre Jung, Lovecraft et la pop

Non, Alex Garland n’a pas de lien de parenté avec Judy Garland (qui était un nom de scène). Fils de Nicholas Garland, dessinateur et cartooniste politique britannique (notamment pour The Daily Telegraph), et de Caroline Garland, une éminente psychiatre, le travail d’Alex Garland à l’écran rayonne de l’héritage intellectuel de sa famille. Pas surprenant alors que le cinéaste se soit fait une solide réputation dans le genre des élucubrations existentielles.

Toujours livrés dans des écrins pops, ses films sont autant des attrapes-cœurs que des attrapes-têtes. En témoigne «Ex Machina», un premier long métrage réalisé en 2014, avec Alicia Vikander dans le corps d’Ava, une intelligence artificielle hautement avancée - et soumise au test de Turing - dans un genre à l’orée de l’horreur et de la science-fiction. Amateur d’alliages détonants, il sort quatre ans plus tard «Annihilation» avec Natalie Portman sur Netflix. Un film qui n’a laissé personne indifférent et qui rappelait les œuvres littéraires des frères Strugatsky et d’H. P. Lovecraft. Bref, les chiens ne font pas des chats (de Schrödinger).

Aux armes citoyens

«Civil War», voilà le nom de son tout nouveau projet à découvrir au cinéma dès le 17 avril. Avec un casting dès plus réjouissant - notons Kirsten Dunst, Jesse Plemons ou encore Wagner Moura, révélé dans la série «Narcos» - Alex Garland déboulonne l’Amérique. Le cinéaste prend le pouls d’un pays à l’agonie. Plongeons dans le chaos, serait-ce le spectre moderne de la guerre de Sécession (appelée Civil War en anglais) ou une fable cynique d’anticipation? Dans ce monde au bord du gouffre, il suit le parcours d’une photojournaliste qui tente de documenter les évènements en cours. À en croire les premiers avis publiés sur internet, «Civil War» pourrait bien être l’un des grands films de l’année. Affaire à suivre au cinéma!

Plus d'informations sur «Civil War».

Bande-annonce de «Civil War»

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