Review21. Mai 2021

«Mandibules» - Quelle mouche à piqué Quentin Dupieux?

«Mandibules» - Quelle mouche à piqué Quentin Dupieux?
© Praesens

Après «Le Daim», qui amenait à un paroxysme vertigineux une période beaucoup plus noire et angoissante entamée par la filmographie du cinéaste depuis «Réalité», «Mandibules» de Quentin Dupieux retrouve le chemin des salles. De quoi vous réconcilier avec le cinéma?

Manu (Grégoire Ludig) est simple d’esprit, mais normalement on peut lui faire confiance pour transporter une mystérieuse valise d’un point A à un point B contre de l’argent, surtout s’il s’adjoint l’aide précieuse de son pote Jean-Gab (David Marsais), tout aussi bête que lui. Mais quand ils trouvent une mouche géante dans le coffre de la voiture qu’ils ont volé pour l’occasion, ils ont une idée de génie: dresser la mouche pour qu’elle vole de l’argent dans les banques et devenir riche. La fin des galères? Au contraire.

Alors que «Réalité», «Au Poste !» et surtout «Le Daim» permettaient d'aborder un versant plus angoissant de l’absurde des univers de Quentin Dupieux, «Mandibules» a tout du rétropédalage. Si le comique n’a jamais quitté l’univers du réalisateur, il retourne cette fois dans le genre de la comédie pur, même classique serait-on tenté de dire, même si la patte de l’artiste est toujours présente.

Le comique n’a jamais quitté l’univers du réalisateur...– Lino Cassinat

S’il y a bien une quête qui anime notre duo de personnages principaux, elle emprunte bien vite tant de détours et de cheminements annexes qu’il semble que toute l’histoire n’est qu’un prétexte pour enchaîner des gags plus ou moins inventifs. On ne reprochera pas à Quentin Dupieux le manque de sens de son œuvre, lui qui est justement le chantre incontesté et incontestable du non-sens, mais force est de constater que «Mandibules» est le film le plus léger de toute la filmographie du réalisateur, et donc nécessairement, probablement le plus inconséquent.

«Mandibules» - Quelle mouche à piqué Quentin Dupieux?
© Praesens

À l’instant même du visionnage, il apparaît d’emblée que «Mandibules» ne laissera pas un souvenir impérissable, si ce n’est une poignée de mains amusante et, rendons à César ce qui est à César, le personnage explosif d’Adèle Exarchopoulos, peu présent mais dont la moindre prise de parole garantit un éclat de rire. Pour le reste, «Mandibules» se suit avec un plaisir indéniable, même s’il offre peu de moments marquants.

3/5 ★

«Mandibules» est à (re)découvrir dès maintenant au cinéma.

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