News19. Mai 2023

Maïwenn, Edwy Plenel, ​​Johnny Depp et les tourments de la 76ᵉ édition du Festival de Cannes

Maïwenn, Edwy Plenel, ​​Johnny Depp et les tourments de la 76ᵉ édition du Festival de Cannes
© Frenetic Films AG

Alors que le magazine américain Variety vient de révéler le témoignage d’Edwy Plenel, victime d’une agression par la cinéaste Maïwenn en février dernier, des questions se posent quant aux enjeux et la responsabilité d’un festival international de cinéma.

Le Festival de Cannes, comme les Oscars et d’autres instances du cinéma mondial, éponge ces dernières années de nombreuses critiques. L’année dernière, un sujet avait notamment animé les festivaliers en marge de la croisette : la présentation en grande pompe de «Top Gun : Maverick» et les soupçons d’argent russe dans le budget de la production du film, comme l’écrivait Le Monde en mai dernier.

Cette année, et avant même le début des festivités, les positions particulières de la réalisatrice Maïwenn au sujet du mouvement #MeToo et la présence de Johnny Depp au casting de «Jeanne du Barry», qui retrouve les projecteurs après son procès en diffamation intenté à Amber Heard, auraient presque suffi pour 2023. Un «triste spectacle» titrait d’ailleurs Mediapart qui rappelait aussi le silence du Festival au sujet de l’affaire Depardieu. Et puis, s’ajoutait la polémique autour du film «Le Retour», de Catherine Corsini, au sujet notamment d’une scène à caractère sexuel non déclarée.

En mettant à l’honneur sept femmes réalisatrices en compétition officielle (fait historique), le Festival pensait pourtant faire bonne figure, et mettre en avant une démarche plus inclusive pour les femmes derrière la caméra. Mais c’était sans compter sur les récentes confessions du journaliste Edwy Plenel, cofondateur du site d’investigation Mediapart, au site Variety qui revient sur l’agression dont il aurait été victime en février dernier dans un restaurant parisien.

Des faits reconnus par la cinéaste le 10 mai dernier sur le plateau de l’émission Quotidien, Maïwenn Le Besco (dite Maïwenn) «lui aurait craché dessus parce qu'elle était contrariée par une enquête publiée par Mediapart sur les allégations de viol et d'agression sexuelle à l'encontre de Luc Besson.» explique Variety dans son article. Plenel suppose que «l’incident du crachat est un geste politique de la part de Maïwenn pour protester contre le travail d’enquête de Mediapart sur les agressions sexuelles et le harcèlement dans l’industrie du cinéma» écrit le site américain. Elle est «ouvertement anti-#MeToo» poursuit le journaliste avant d’expliquer que si des excuses avaient été présentées de la part de Maïwenn, cela aurait été «une manière honorable de résoudre cet incident.»

Enfin, Edwy Plenel exprime aussi qu’il n’a pas non plus reçu de message de Thierry Fremaux, directeur du Festival de Cannes, pour s’expliquer. Et le journaliste de conclure, que cette affaire aurait pu s’estomper «correctement et avec politesse». Selon les mots de son directeur, «le Festival de Cannes reste le centre de gravité du cinéma mondial», ce sont donc les implications, les messages et la symbolique de ces récentes affaires qui interrogent aujourd’hui.

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